Début du contenu principal.
La mère de la fillette de Granby, morte après avoir été séquestrée en 2019, a quitté la salle d'audience en pleurant, escortée par des proches, pendant les observations sur la peine de son ancien conjoint, vendredi au palais de justice de Trois-Rivières.
À lire également:
L'homme de 32 ans avait plaidé coupable le 13 décembre dernier à une accusation de séquestration, évitant ainsi de subir un procès pour les trois autres chefs d'accusation, dont celui de négligence criminelle causant la mort de sa propre fille.
La fillette de 7 ans est morte en avril 2019. Elle avait auparavant fait l'objet d'un signalement à la DPJ.
La mère endeuillée a quitté la salle d'audience alors que la Couronne lisait des lettres de proches de la victime, adressées à l'homme, impassible, dans le box des accusés.
«Cet homme, qui était autrefois mon frère, a rejeté sa propre famille, et aussi enlevé la chance à ses enfants d'être protégés», a indiqué la soeur de l'accusé dans une lettre lue par une avocate.
«Il a arraché cette petite fille d'un milieu aimant et protégé» où la petite fille était «entourée de gens qui l'aimaient pour un milieu où elle a subi des sévices», un milieu «rempli de peur et de terreur».
Lorsque le temps est venu pour la mère de la victime de lire à son tour un message à l'accusé, elle a demandé de quitter la salle.
En pleurs, elle s'est fait escorter par ses proches à l'abri des regards avant de revenir quelques minutes plus tard pour la suite de l'audience.
Le nom du père de la fillette n'est pas publié afin de protéger l'identité de la petite victime, mais aussi des autres enfants qui habitaient dans la maison où le meurtre est survenu.
Rappelons que la belle-mère, reconnue coupable du meurtre non prémédité de l'enfant et de séquestration, devra passer au moins 13 ans derrière les barreaux, selon ce qu'avait décidé en décembre dernier le juge Louis Dionne au palais de justice de Trois-Rivières.
Lors du procès de la belle-mère de la fillette, on a appris que c'est le père qui avait pris la décision de séquestrer son enfant avec du ruban adhésif pour éviter qu'elle tente encore de s'enfuir de la maison.
L'homme avait mis en contention l'enfant le matin du 29 avril 2019, avant d'aller travailler, sous prétexte que la fillette avait tenté plusieurs fois de fuir la résidence. La belle-mère de l`enfant avait ajouté du ruban adhésif sur la fillette en l'absence du père.
De retour à la maison en matinée, le père avait retrouvé la fillette inconsciente sur le plancher de la cuisine avant d'appeler les services d'urgence. La fillette est morte le lendemain au centre hospitalier.
Sa mort avait suscité une vague d'indignation au Québec. L'efficacité du système de protection des enfants a été remise en question.
Plusieurs enquêtes ont été ordonnées sur le traitement de la fillette par la Direction de la protection de la jeunesse.
Le gouvernement Legault a notamment demandé une enquête publique pour «déterminer les causes probables de cette mort et formuler des recommandations pour éviter des morts semblables». Les dates et le lieu de l'audience de cette enquête publique, présidée par la coroner Géhane Kamel, restent encore à déterminer.
Cette troublante histoire avait aussi amené Québec à créer la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, dirigée par l'ancienne syndicaliste Régine Laurent.