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Les échanges de tirs ont repris jeudi entre des groupes armés de la bande de Gaza et Israël, au troisième jour d'une escalade ayant coûté la vie à 25 Palestiniens, parmi lesquels des enfants.
Trois jours d'affrontements à coups de missiles et de roquettes entre l'armée israélienne et des groupes armés de la bande de Gaza ont fait 29 morts palestiniens et un en Israël, et aucun signe de répit ne semblait en vue jeudi soir, malgré des efforts de médiation.
Cette flambée de violence, la plus importante entre Gaza et Israël depuis août 2022, a débuté mardi par des frappes israéliennes sur le territoire palestinien, visant le djihad islamique, organisation considérée comme «terroriste» par Israël, l'Union européenne et les États-Unis.
Un Palestinien dans les décombres d'un immeuble, à la suite d'une frappe aérienne israélienne, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 11 mai 2023. | Crédit image - MOHAMMED ABED / AFP
L'Union européenne a appelé à «un cessez-le-feu immédiat qui mettra fin aux opérations militaires israéliennes à Gaza et aux tirs de roquettes contre Israël, qui sont inacceptables».
Washington a exhorté toutes les parties à «faire en sorte d'éviter la mort de civils et que [...] la violence baisse», alors que le secrétaire général de l'ONU répétait suivre «avec une grande inquiétude la dangereuse escalade à Gaza et en Israël».
Une personne a été tuée jeudi à Rehovot, au sud de Tel-Aviv, par une roquette ayant frappé un immeuble résidentiel, selon la police, les service de secours faisant état de cinq blessés en Israël par des éclats de projectiles depuis les premiers tirs palestiniens mercredi.
À Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, le ministère de la Santé a fait état de 29 morts, dont des enfants, et plus de 80 blessés, depuis mardi. Parmi ces morts figurent cinq commandant militaires du djihad islamiques visés par Israël, ainsi que des combattants de ce mouvement et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), autre groupe armé.
Des journalistes de l'AFP ont vu de nombreuses frappes israéliennes sur Gaza et des tirs de roquettes vers le sol israélien au cours de la journée.
Dans les localités adjacentes à la bande de Gaza, les sirènes d'alerte retentissent à intervalles réguliers depuis le début de la journée
D'après les derniers chiffres communiqués par l'armée israélienne, 620 roquettes ont été lancées depuis Gaza vers le sol israélien depuis le début des tirs mercredi et 179 ont été interceptées par le système de défense anti-aérien.
L'armée affirme que 25% des roquettes tirées à partir de la bande de Gaza sont retombées sur ce territoire, faisant quatre morts, dont trois mineurs. L'AFP n'a pas été en mesure d'obtenir une réaction du Hamas et du Jihad islamique à ces affirmations.
L'armée israélienne a dit avoir visé 191 cibles à travers la bande de Gaza, dont des sites de lancement de roquettes appartenant au djihad islamique.
À l'hôpital al-Chifa, Suhail al-Masri, 32 ans, est venu voir son fils blessé dans une frappe.
Des roquettes sont tirées de la ville de Gaza vers Israël, le 10 mai 2023. L'armée israélienne et les militants de Gaza ont échangé de violents tirs transfrontaliers le 10 mai. | Crédit image - MOHAMMED ABED / AFP
«Je ne serais pas sorti de la maison autrement, car la situation est très dangereuse», a-t-il dit à l'AFP. «Israël bombarde de partout et les tirs de roquettes de la résistance n'ont pas cessé».
«Les assassinats israéliens ne resteront pas impunis et toutes les options sont sur la table pour la résistance», a affirmé le djihad islamique, tandis que le Hamas a rappelé jeudi que «la résistance (est) unifiée».
L'Iran, qui soutient le djihad islamique, a dénoncé les «atrocités des sionistes», promettant «la défaite» au «régime occupant», selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
«Ce matin, nous avons éliminé le responsable des tirs de roquettes du djihad islamique à Gaza, et il y a une heure, nous avons éliminé son adjoint», a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en référence à Ali Ghali et Ahmed Abou Daqqa, commandants de l'organisation palestinienne.
Une jeune Palestinienne regarde les décombres d'un immeuble, à la suite d'une frappe aérienne israélienne, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 11 mai 2023. | Crédit image - MOHAMMED ABED / AFP
La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens sous blocus israélien, a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.
L'Égypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s'active pour obtenir un cessez-le-feu, mais sans percée notable.
Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du djihad islamique, est arrivé jeudi au Caire, a indiqué à l'AFP une source au sein de l'organisation palestinienne, sous couvert d'anonymat.
À Rehovot, Ran Lev, 82 ans, raconte qu'il était «au 4e étage de l'immeuble touché par la roquette»
«J'ai entendu la sirène et j'ai compris que j'avais 90 secondes pour atteindre l'abri», dit-il. «L'immeuble a été touché» avant, mais «je suis sorti [...] et tout allait bien».
En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le djihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.