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«Dans tous les conflits de travail, le CPQ privilégie le dialogue.»
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) demande au gouvernement fédéral d'intervenir dans le dossier des négociations au Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) et à la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) pour «éviter le pire» à l'approche d'un possible d'arrêt de travail.
Plus de 9000 travailleurs des deux plus grandes compagnies ferroviaires du pays pourraient entrer en arrêt de travail à compter de jeudi si aucune entente n'est trouvée d'ici là entre leurs employeurs et la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada.
Dans un communiqué publié mardi matin, le président et chef de la direction du CPQ, Karl Blackburn, a rappelé que les voies ferroviaires sont des corridors commerciaux «indispensables à notre économie».
«Dans tous les conflits de travail, le CPQ privilégie le dialogue, mais décréter un arrêt de travail dans le secteur des transports de marchandises ne devrait pas être considéré comme un moyen de pression raisonnable. Aucun syndicat ne devrait avoir le pouvoir de paralyser notre économie», a-t-il soutenu.
«Pour la réputation du Canada et pour le bien-être de notre économie, je demande au ministre de déclarer un arbitrage exécutoire. Nous lui demandons aussi de mettre en place une solution à long terme, comme de légiférer pour élargir la notion de services essentiels prévue à la loi, afin de prendre en considération le rôle vital des acteurs de la chaîne d'approvisionnement», a-t-il renchéri.
Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) a aussi appelé Ottawa à demander l’arbitrage exécutoire pour trouver une solution avec les parties, disant souhaiter éviter une grève «qui aurait des impacts économiques majeurs, notamment sur le dynamisme des manufacturiers du Québec».
«À terme, le cadre législatif doit être modernisé pour faciliter le recours à cet outil et ainsi éviter les perturbations récurrentes dans les secteurs stratégiques de l’économie», a ajouté MEQ dans un communiqué.
Le CPQ et MEQ ajoutent donc leurs noms à la liste d'intervenants du milieu des affaires qui ont exprimé des inquiétudes à l'approche du début de l'éventuel arrêt de travail.
Lundi, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a plaidé qu'un arrêt de travail serait «dévastateur» pour les petites entreprises. De son côté, la Fédération des chambres de commerce du Québec a fait valoir qu'un arrêt de travail aurait d'importantes conséquences pour l'approvisionnement alimentaire, en biens essentiels et en matériaux.
Les travailleurs du CPKC ont déposé un préavis de grève qui les verrait quitter le travail à compter de 00 h 01, heure de l'Est, jeudi. Quant à lui, le CN a l'intention de mettre en lock-out ses travailleurs au même moment, à moins qu'une entente ou un arbitrage exécutoire ne soit conclu d'ici là.
Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a appelé les parties dans le conflit à «faire le travail nécessaire pour conclure des ententes à la table de négociation et éviter un arrêt de travail complet».
Jeudi dernier, le ministre MacKinnon avait rejeté une demande du CN d'imposer un arbitrage exécutoire, affirmant qu'il souhaitait que la compagnie négocie de bonne foi.