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Un patient qui avait des maux de ventre a dû être transporté sur 135 km en ambulance parce que l’urgence de l’hôpital de Senneterre est fermée de 16 h à 8 h depuis le 18 octobre.
«Il n’y a pas matière à une enquête du coroner pour le moment» : c’est ce qu’a indiqué le ministre de la Santé, Christian Dubé, jeudi matin, alors que l’opposition réclame une enquête du coroner.
Or, selon le coroner, «il n’y a aucun lien entre le décès et ces deux services (l’ambulance et l’urgence)», a indiqué M. Dubé en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.
Le Parti québécois (PQ) tient pour responsable M. Dubé, du plan de contingence qui aurait mené au transport par ambulance et à la mort de l’homme de 65 ans. «Qui a décidé de fermer cette urgence? C’est le gouvernement, M. (Christian) Dubé et M. (François) Legault», a renchéri la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade,en conférence de presse jeudi matin au Parlement.
L’opposition s’est indignée jeudi matin devant ce qu’elle qualifie de «médecine de brousse». En conférence de presse jeudi matin, le chef parlementaire du PQ, Joël Arseneau, a rappelé que les oppositions avaient proposé des solutions alternatives à la fermeture de l’urgence, mais que M. Dubé avait avalisé un plan de contingence.
Selon M. Arseneau, c’est M. Dubé qui est responsable de la desserte actuelle des soins de santé de première ligne. Le chef parlementaire péquiste demande une enquête du coroner, tout comme Québec solidaire (QS) et le Parti libéral (PLQ). «On veut une enquête du coroner pour savoir s’il y a un lien entre la décision du ministre d’appuyer ce plan et cette mort», a dit M. Arseneau.
Mme Anglade a rappelé qu’au début de cette crise, le maire de Senneterre n’avait pu obtenir que quelques minutes de rencontre avec le ministre de la Santé.
Décès tragique : Senneterre exige des réponses
En réponse à ce tragique décès, Senneterre ne demande rien de moins que la réouverture de son urgence.
Puisque l'urgence de Senneterre est fermée de nuit, le patient a été pris en charge plus de deux heures après l'appel d'urgence, parce que la seule ambulance disponible localement répondait déjà à un autre appel 70 km de là, à Val-d'Or.
Lorsque prise en charge au centre hospitalier de Val-d'Or, le patient a dû être transporté d'urgence vers Amos, un autre 70 km de transport, pour recevoir des chirurgies cardiovasculaires, mais il est décédé avant de se rendre à la table d'opération.
La mairesse de Senneterre, Nathalie-Ann Pelchat, veut des réponses du gouvernement Legault, maintenant.
« On a envoyé une lettre au ministre Dubé. C'est sur qu'on va lui mettre de la pression pour qu'il nous trouve lui-même des solutions. On veut immédiatement la réouverture de l'urgence 24/7. Les gens sont très inquiets et je les comprends de l'être. Ça n'a aucun sens qu'en 2021, une municipalité doit mettre un plan d'attraction pour attirer quatre infirmières. Dans le fond, c'est pelleter dans notre cour le problème. »
Tard hier soir, le Centre intégré de santé et de services sociaux régional (CISSS-AT) indiquait dans un communiqué que la fermeture de l'urgence de Senneterre n'est pas en cause dans ce tragique décès.