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Lors de l’étude des crédits budgétaires, la ministre Fréchette a dévoilé que près de 300 000 immigrants temporaires se trouvaient au Québec en décembre 2022.
L'immigration temporaire doit être abordée au cours de la consultation pluriannuelle sur l'immigration qui aura lieu cet automne, réclament des députés de l'opposition. La ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Christine Fréchette, a refusé que cet enjeu soit discuté, lors de l'étude des crédits budgétaires de son parti, jeudi.
«Maintenant c'est du temporaire qu'on a au Québec. Donc, on ne peut plus avoir le bon portrait des immigrants qui s'installent chez nous», a affirmé en entrevue Monsef Derraji, porte-parole du Parti libéral en matière d'immigration. «L'exercice sera incomplet, et les résultats seront faussés», a-t-il ajouté.
Lors de l'étude des crédits budgétaires, la ministre Fréchette a dévoilé que près de 300 000 immigrants temporaires se trouvaient au Québec en décembre 2022.
Le député de Québec solidaire, Guillaume Cliche-Rivard, avait aussi demandé à la ministre que l'immigration temporaire soit abordée lors de la consultation pluriannuelle, qui définira les orientations de la province en matière d'immigration entre 2024 et 2027. Il souhaite qu'une «ligne directrice» soit établie concernant les cibles d'immigrants temporaires, incluant les étudiants et les travailleurs étrangers.
«Ce que je vous demanderais aujourd'hui c'est un engagement ensemble, qu'on puisse avoir vos cibles de prévision en temporaire, et pas seulement en permanent», a déclaré M. Cliche-Rivard lors de l'étude des crédits.
«C'est évident que le contexte est d'importance quand on fait ce genre d'exercice», a répondu Mme Fréchette au député solidaire sans accepter que l'immigration permanente se trouve directement au cœur de la consultation pluriannuelle. «Pour ce qui est des orientations comme telles, pour la planification pluriannuelle, celle-là porte sur l'immigration permanente», a-t-elle renchéri.
La ministre de l'Immigration a aussi évoqué que l'immigration temporaire reflète «les besoins ponctuels des entreprises».
«C'est important de faire en sorte que les entreprises puissent être agiles pour aller chercher le talent dont elles ont besoin pour continuer de croître», a déclaré Mme Fréchette.
Guillaume Cliche-Rivard a relancé la ministre sur la question à de nombreuses reprises. « Donc vous n'êtes pas prête à ce qu'on aille un seuil maximum, minimal, qu'on se fixe des orientations, qu'on en discute, que les groupes soient là, qu'ils parlent de la capacité d'accueil, c'est un refus?», a-t-il renchéri, ce qui n'a pas fait démordre Mme Fréchette de sa position.
Pour Monsef Derraji, l'immigration temporaire doit toutefois être au cœur des discussions afin d'anticiper le besoin de ces immigrants en termes de services.
«On ne peut pas ignorer, dans l'élaboration de nos politiques publiques, allant de l'immigration au logement, de prendre en considération l'arrivée des immigrants temporaires, des travailleurs temporaires», a-t-il évoqué.
Le député a affirmé avoir «des choses en préparation pour pousser le gouvernement à ce que dans la prochaine consultation pluriannuelle, d'inclure l'immigration temporaire».
La Presse Canadienne a contacté le cabinet de la ministre Fréchette samedi, qui a refusé de réagir à ce sujet.