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La vice-première ministre et ministre des Finaces du Canada, Chrystia Freeland, a présenté une mise à jour sur la réponse du Canada face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle s'est entretenue plus tôt avec ses homologues des finances des pays membres du G7, une rencontre à laquelle a également assisté le ministre des Finances ukranien.
«Son pays lutte avec beaucoup de courage contre la brutalité d'un tyran», a mentionné la ministre Freeland.
Elle a d'ailleurs décrit que le ministre ukrainien est apparau depuis une salle «sans fenêtre, avec un drapeau bleu et jaune scotché au mur», dans laquelle il n'y a qu'un lit de camp. Il aurait assuré aux membres du G7 que l'Ukraine gagnerait son combat et il aurait demandé aux plus importantes économies mondiales de continuer les pressions économiques sur la Russie.
«Nous irons encore plus loin dans les prochains jours», a affirmé Chrystia Freeland. Les nouvelles mesures continueront de cibler les institutions et les individus qui aident le président Poutine, «qui lui permettent d'agir comme il le fait.»
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«Le président Poutine a commis une erreur grave et hsitorique. Ses actions sont celles d'un dictateur brutal. Ce n'est pas le comportement d'une super puissance. C'est plutôt le dernier soupir d'une cleptocratie défaillante. Il est maintenant devenu un paria international», a rajouté la ministre Freeland.
Elle a refusé de s'avancer sur la possibilité que le Canada s'implique directement dans la guerre actuelle, en bifurquant plutôt sur l'intention des membres du G7 de poursuivre leur pression économique sur la Russie. «La Russie a décidé de se mettre en-dehors du monde civilisé», a-t-elle ajouté.
La ministre a plusieurs fois rencontré Vladimir Poutine dans le cadre de ses fonctions. Un journaliste lui a demandé si, selon elle, cet homme était encore rationnel. «Je ne peux pas aujourd'hui répondre à cette question, parce que je ne suis pas ici maintenant avec le président Poutine.»
Quant aux Canadiens qui souhaitent se rendre en Ukraine, elle précise que c'est le choix de chacun, mais que les gens qui font «des choix dangereux» sachent que ce sont des choix dangereux.
Le Canada a confirmé une aide humanitaire de 100 millions de dollars au peuple et réfugiés ukrainiens. L'argent servira à offrir du logement, de l'eau, des médicaments ainsi que de la nourriture. Cette aide s'ajoute au matériel militaire déjà offert par le Canada à l'Ukraine.
La ministre de la Défense, Anita Anand, a pour sa part indiqué que le Canada ajoute 1600 gilets pare-balles à ses envois de matériel pour soutenir l'Ukraine et près de 400 000 repas individuels. Elle a précisé que ces gilets et repas ont été réclamés, ce à quoi le Canada a acquiescé.
«Je veux que les Canadiens sachent que nous ne négligeons rien pour aider nos amis en Ukraine par le biais d'un soutien militaire», a ajouté Mme Anand.
Par ailleurs, le ministre du Développement international, Harjit Sajjan, a confirmé que la Canada allait fournir 100 millions $ en aide humanitaire au peuple ukrainien et à ceux qui doivent fuir vers des pays limitrophes à l'Ukraine.
Pendant que l'annonce officielle de nouvelles sanctions contre le Kremlin se fait attendre, les partis d'opposition n'hésitent pas à y aller de leurs propositions.
Les conservateurs demandent par exemple depuis plusieurs jours l'expulsion de l'ambassadeur russe au Canada. Ce dernier a été semoncé, la semaine dernière, par la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, mais le chef adjoint des conservateurs, Luc Berthold, a plaidé, durant la période de questions, que cela est insuffisant.
«On a convoqué l’ambassadeur pour lui taper sur les doigts. On n’en est plus là! (…) Pendant six jours, cet ambassadeur a été complice du régime de Poutine (et) complice de crimes de guerre», a-t-il fait valoir.
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a quant à lui appelé à de nouvelles sanctions contre le Bélarus pour sa complicité dans l'invasion de l'Ukraine par la Russie. «Le Canada doit se tenir debout contre le président Poutine et sa guerre injuste et non provoquée», a-t-il martelé.
Le premier ministre Justin Trudeau a dit, en réponse, que son gouvernement était résolu dans sa volonté d'en faire plus à ce chapitre.
Le Bloc québécois demande d'ailleurs à ce que les sanctions imposées au régime du président biélorusse Alexandre Loukachenko soient les mêmes que celles déployées à l'encontre de Moscou.
«Le Bélarus s’est comporté comme la cour arrière de la Russie. (C'est) également un régime autoritaire qui a permis à l’armée russe de se positionner très proche de Kiev, la capitale ukrainienne», a dit le chef bloquiste Yves-François Blanchet en point de presse.
Ce dernier a par ailleurs exprimé des inquiétudes que le Canada profite des sanctions contre la Russie en matière d'hydrocarbures pour favoriser l'essor du pétrole de l'Ouest canadien. À la période de questions, Justin Trudeau a répondu, à ce sujet, être résolu à la décarbonisation, mais que nous n'en sommes pas encore là.
«Alors nous allons être là avec les ressources nécessaires pour aider nos amis européens», a offert le premier ministre.
Avec la participation de Denis Langlois.