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Microsoft examine l'utilisation de ses technologies par l'armée israélienne

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f7d6670887f4d2b99b2c2497e76462019f25ad5d8614386363002c16da64ea61.jpg Des manifestations ont éclaté au siège de Microsoft cette semaine, l'entreprise promettant un examen «urgent» de l'utilisation de ses technologies par l'armée israélienne pendant la guerre en cours dans la bande de Gaza. Un panneau et un logo Microsoft sont photographiés au siège social de l'entreprise, le vendredi 4 avril 2025, à Redmond, dans l'État de Washington. (The Associated Press)

Des manifestations ont éclaté au siège de Microsoft cette semaine, l'entreprise promettant un examen «urgent» de l'utilisation de ses technologies par l'armée israélienne pendant la guerre en cours dans la bande de Gaza.

Une deuxième journée de manifestations sur le campus de Microsoft, mercredi, a appelé le géant de la technologie à rompre immédiatement ses liens commerciaux avec Israël.

En fin de semaine dernière, Microsoft a annoncé le recours à un cabinet d'avocats pour enquêter sur des allégations rapportées par le journal britannique «The Guardian» selon lesquelles les forces de défense israéliennes, Tsahal, auraient utilisé la plateforme infonuagique Azure de Microsoft pour stocker des données d'appels téléphoniques obtenues grâce à la surveillance massive des Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.

«Les conditions générales de service de Microsoft interdisent ce type d'utilisation», a déclaré l'entreprise dans un communiqué publié vendredi, ajoutant que le rapport soulève «des allégations précises qui méritent un examen complet et urgent».

L'entreprise a indiqué qu'elle communiquerait ses conclusions une fois que le cabinet d'avocats Covington & Burling aura terminé son examen.

L'analyse promise s'est avérée insuffisante pour le groupe No Azure for Apartheid, dirigé par des employés, qui proteste depuis des mois contre la fourniture par Microsoft à l'armée israélienne de technologies utilisées dans sa guerre contre le Hamas dans l'enclave palestinienne.

En février, l'Associated Press (AP) a révélé des détails inédits sur l'étroit partenariat entre le géant américain de la technologie et le ministère israélien de la Défense, l'utilisation militaire de produits d'intelligence artificielle (IA) commerciaux ayant été multipliée par près de 200 après l'attaque meurtrière du Hamas du 7 octobre 2023. L'AP a rapporté que l'armée israélienne utilise Azure pour transcrire, traduire et traiter les renseignements recueillis grâce à la surveillance de masse, qui peuvent ensuite être recoupés avec les systèmes de ciblage internes d'Israël basés sur l'IA.

À la suite du reportage de l'AP, Microsoft a reconnu l'existence d'applications militaires, mais a déclaré qu'une analyse commandée n'avait trouvé aucune preuve que sa plateforme Azure et ses technologies d'IA aient été utilisées pour cibler ou nuire à la population de la bande de Gaza. Microsoft n'a pas partagé de copie de cette analyse ni précisé qui l'a menée. 

En mai, Microsoft a licencié un employé qui avait interrompu un discours du directeur général de l'entreprise, Satya Nadella, pour protester contre les contrats, et, en avril, deux autres employés qui avaient perturbé la célébration du 50e anniversaire de la compagnie.