Pendant ses huit années en tant que première dame des États-Unis, Michelle Obama pouvait passer, en une seule journée, d'une rencontre avec un homologue étranger à des travaux dans son potager avec des groupes d'écoliers.
Et ses tenues devaient être prêtes à toute éventualité. Elle avait tant d'autres choses à faire, notamment élever ses filles, Sasha et Malia. Elle dit qu'elle n'avait pas le temps de se préoccuper outre mesure de ses vêtements.
«Je me demandais: “Est-ce que je pourrai faire un câlin avec cette tenue? Est-ce qu'elle va se salir?”», a-t-elle confié mercredi soir lors d'une discussion animée sur ses choix vestimentaires, depuis son enfance dans le South Side de Chicago jusqu'à son accession à la notoriété internationale en tant que première femme noire à occuper ce poste.
«J'étais le genre de première dame dont on ne savait jamais ce que j'allais faire.»
Michelle Obama allait devenir l'une des femmes les plus scrutées au monde, pour ses paroles et ses actions, mais aussi pour ses tenues. Dans son dernier livre, The Look, écrit en collaboration avec sa styliste de longue date, Meredith Koop, et paru ce mois-ci, elle retrace son parcours en matière de mode, de coiffure et de maquillage.
En tant que première dame, elle était réputée pour son athlétisme: elle a attrapé un ballon de football américain lancé par un joueur de la NFL, joué au soccer avec David Beckham, battu un record du monde Guinness de sauts papillons et fait des pompes avec l’archevêque Desmond Tutu d’Afrique du Sud.
Elle souhaitait que ses vêtements soient à la fois accueillants et polyvalents.
«Ce que je remarque avec les vêtements, c’est qu’ils peuvent mettre les gens à l’aise ou, au contraire, les repousser. Si vous êtes trop soignée, trop précieuse, avec des vêtements impeccables et une broche imposante, vous savez, cela peut donner l’impression aux gens de dire: “Ne me touchez pas”», a-t-elle soutenu.
Elle a expliqué qu’elle ne portait pas de blanc lors d’événements avec des cordons de sécurité, au cas où quelqu’un souhaiterait la prendre dans ses bras.
«Je ne vais pas repousser quelqu’un qui a besoin de moi, et je ne laisserai pas mes vêtements m’en empêcher», a affirmé Michelle Obama.
Voici ce qu'elle a dit à propos de quelques-uns de ses choix vestimentaires les plus marquants:
- Sa robe pour la première investiture de Barack Obama
Cette robe blanche en mousseline, à une épaule, était une création de Jason Wu, un jeune homme de 26 ans, né à Taïwan, alors inconnu. Mais lorsqu'elle est apparue au bal d'investiture vêtue de cette robe, la vie de Wu a basculé. Et c'était voulu, a-t-elle précisé.
«Nous commencions à comprendre que chacun de nos actes avait un impact, a déclaré Michelle Obama, parlant d'elle-même et de son mari, l'ancien président Barack Obama. C'est donc ce que nous cherchions à faire à travers nos choix: changer des vies.»
Elle a continué par la suite à soutenir de jeunes créateurs prometteurs en portant leurs créations.
- Robe en cotte de mailles pour le dîner d'État
Obama portait une robe Versace de couleur or rose pour le dernier dîner d'État de l'administration, en l'honneur du premier ministre italien Matteo Renzi en octobre 2016.
«C'était une robe un peu "je m'en fiche"», a-t-elle déclaré à propos de cette robe scintillante asymétrique.
«Je l'ai enfilée. Je me suis dit: "C'est sexy." C'était le dernier», a-t-elle ajouté, faisant référence à leur dernier dîner d'État.
«Au final, tous mes choix sont dictés par la beauté – et par ce qui me va bien.»
- Tailleur-pantalon à l'investiture de Joe Biden
«J'étais vraiment dans une optique pratique», a expliqué Obama, justifiant son choix d'un ensemble bordeaux Sergio Hudson composé d'un manteau long et fluide qu'elle portait déboutonné, laissant apparaître sa ceinture à boucle ronde dorée. Ses bottines étaient à petits talons.
«Le président sortant essayait de nous convaincre que le 6 janvier n'était qu'une manifestation pacifique», a-t-elle souligné.
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La cérémonie d'investiture au Capitole s'est tenue deux semaines après les émeutes du 6 janvier 2021, perpétrées par des partisans du président Donald Trump qui cherchaient à invalider la victoire de Joe Biden.
Elle a confié avoir envisagé la possibilité de devoir courir si un autre événement s'était produit ce jour-là.
«Je voulais pouvoir agir. Je voulais être prête», a-t-elle indiqué. Mais elle et son équipe «n'imaginaient pas» que leur tenue «allait faire un buzz sur internet», a-t-elle reconnu.
L'aile Est de la Maison-Blanche
Obama a également évoqué l'aile Est, le quartier général traditionnel des premières dames, que M. Trump a fait démolir le mois dernier pour y construire la salle de bal dont il rêvait depuis longtemps.
Obama a décrit l'aile Est comme un lieu joyeux, empli de pommes, d'enfants, de chiots et de rires, par opposition à l'aile Ouest, où elle a été confrontée à des «choses horribles». C'est là qu'elle a travaillé sur diverses initiatives, allant de la lutte contre l'obésité infantile au soutien des familles de militaires, en passant par l'encouragement des pays en développement à scolariser les filles.
Elle a déclaré que son mari et elle n'avaient jamais considéré la Maison-Blanche comme «notre maison». Ils se voyaient plutôt comme des gardiens, et il y avait du travail à faire dans la résidence.
«Mais chaque président a le droit de faire ce qu'il veut dans cette maison, c'est pourquoi nous devons être clairs sur qui nous y laissons entrer», a-t-elle ajouté.
