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«Il est de votre devoir de purger votre peine, de vous soigner et de retrouver l’homme que vous étiez», a dit le juge Huot en s'adressant directement à l'accusé.
L'ex-militaire Martin Lévesque, déclaré coupable d'homicide involontaire de Patricia Sirois à Saint-Raymond en septembre 2021, a été condamné à 8 ans de prison, soit il lui resterait cinq années à purger dès maintenant étant donné qu'il en a déjà purgé trois dans cette affaire.
C'est ce qu'a ordonné le juge François Huot mercredi au palais de justice de Québec.
«Je crois que vous êtes pleinement conscient de la tragédie que vous avez causée», a dit le juge Huot en s'adressant directement à l'accusé. «Je ne crois pas que les gestes posés ce soir-là sont véritablement la personnalité du vrai Martin Lévesque, le véritable Martin Lévesque est disparu en octobre 2009.»
M. Lévesque est aussi interdit d'avoir en sa possession une arme à feu et une arbalète à perpétuité.
«Il est de votre devoir de purger votre peine, de vous soigner et de retrouver l’homme que vous étiez.»
Plus tôt, le juge Huot a notamment mentionné vouloir donner «une peine juste et appropriée» à l'égard du crime commis et de la responsabilité de l'accusé.
«Nous en sommes en présence d'une terrible tragédie», a-t-il fait savoir lors de la lecture de sa décision. «Aucune sentence ne pourra jamais combler le départ hâtif de Patricia Sirois.»
La Couronne avait demandé une peine de 15 ans d'emprisonnement alors que la défense avait proposé une peine de cinq ans de prison, en plus de trois ans de libération conditionnelle (probation).
Me Pierre Gagnon, qui représente l'accusé dans cette affaire, s'est dit satisfait du jugement rendu mercredi. «Je pense sincèrement que la décision reflète la situation qui prévalait dans cette affaire», a-t-il dit.
«Certains facteurs aggravants comme le fait que ce soit une personne vulnérable devant ses enfants et le risque de récidive n’ont pas assez primé dans le jugement», a fait savoir le représentant de la Couronne, Me Matthieu Rochette.
«Les tribunaux ne peuvent que s’efforcer de tenir les contrevenants responsables de leur conduite»
De plus, le juge Huot a expliqué sa décision de la peine par rapport à la gravité de l'acte commis. Ceci devrait être considéré comme un quasi-meurtre, d'autant plus que cela a été commis devant des enfants âgés de 2 et 1 ans, et qu'il y a eu de graves conséquences sur les proches, selon le juge Huot. Ce dernier a souligné aussi que M. Lévesque souffre encore d'un trouble post-traumatique et qu'il représente un certain risque pour la société à long terme.
Par ailleurs, le juge Huot a précisé que M. Lévesque avait peur qu'on s'en prenne à sa conjointe ou lui-même au moment des faits. «Martin Lévesque cherchait à protéger sa conjointe d'une menace qui n'existait pas», a-t-il mentionné mercredi.
Le juge Huot a également pris en compte dans sa décision des circonstances atténuantes, dont le fait que M. Lévesque n'avait aucun antécédent judiciaire, qu'il souffrait d'un trouble mental, qu'il a eu des remords sincères, en plus de sa «culpabilité morale moindre» et le fait que le crime n'était pas prémédité.
La famille de Patricia Sirois était également présente lors de l'audience mercredi. Pour les proches, les huit ans d'emprisonnement infligés à M. Lévesque sont insuffisants.
«Qui va aider nos petits loups, qui ont maintenant 3 ans et 4 ans et demi et qui ont vu mourir leur mère? Et ça va rester dans leurs mémoires durant toute leur vie», a lancé Thérèse Duval, mère de Patricia Sirois.
En juin dernier, le jury a déclaré M. Lévesque coupable d'homicide involontaire de la mort de sa voisine Patricia Sirois, à Saint-Raymond en septembre 2021. Tout au long du procès, les jurés ont entendu une vingtaine de témoins et une dizaine d'éléments de preuve.
Lors des délibérations, le jury, composé de sept femmes et cinq hommes, s'est posé trois questions pour arriver à un verdict unanime: l’accusé a-t-il tué Patricia Sirois, l’a-t-il fait en commettant un geste illégal et avait-il l’intention de commettre ce meurtre ? Ainsi, ils ont dû déterminer si, au moment du drame, l'accusé était dans un état mental qui lui permettait de discerner le bien du mal.
Avec les informations de Jacques-Alain Houle et de Laurence Royer pour Noovo Info