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L'hormonothérapie ménopausique est efficace jusqu'à 90 % dans le traitement des bouffées de chaleur et améliore la qualité du sommeil et les troubles de l'humeur, selon le document de synthèse. Elle aide aussi à prévenir la perte de densité osseuse.
Un plus grand nombre de femmes souffrant de symptômes débilitants de la ménopause devraient se voir offrir l'option d'une hormonothérapie, selon un article publié lundi dans le journal de L’Association médicale canadienne.
«Il existe un grand nombre de symptômes de la ménopause et de la périménopause, dont certains peuvent être extrêmement débilitants, en particulier pour les femmes relativement jeunes de nos jours», souligne la Dre Iliana Lega, endocrinologue au Women's College Hospital de Toronto et l'auteure principale de l’article. «Chaque jour, nous constatons combien peu de femmes sont informées sur les symptômes de la ménopause et sur les options de traitement. Nous pensons simplement qu'il est nécessaire d'améliorer l'éducation sur ce sujet».
Les femmes âgées dans la quarantaine et la cinquantaine élèvent des enfants et pourraient être au sommet de leur carrière, mais vivent avec des symptômes pénibles. «Avoir des troubles du sommeil, des bouffées de chaleur fréquentes, des problèmes d'irritabilité et d'humeur ont un impact énorme sur leur quotidien», rappelle la Dre Lega.
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L'hormonothérapie ménopausique, également connue sous le nom d'hormonothérapie substitutive, est une question controversée depuis les années 1990, lorsqu'une étude majeure a révélé une association avec des taux plus élevés de cancer du sein et d'accident vasculaire cérébral. Mais de nombreux experts disent maintenant que l'étude a exagéré les risques, qui étaient principalement associés aux femmes âgées de plus de 60 ans – alors que les risques de ces conditions augmenteraient de toute façon en raison de l'âge.
La Dre Lega et ses co-auteurs ont examiné des études plus récentes et ont constaté que les risques sont beaucoup plus faibles pour les femmes dans la quarantaine et la cinquantaine, surtout si elles utilisent une hormonothérapie pendant cinq ans ou moins.
Pour les femmes qui ont entre 50 et 59 ans ou qui débutent une hormonothérapie dans les 10 ans suivant leurs dernières règles, «le risque plus élevé de cancer du sein est estimé à trois cas supplémentaires pour 1000 femmes qui utilisent une hormonothérapie combinée de la ménopause pendant cinq ans.
L'hormonothérapie «combinée» de la ménopause est un mélange d'œstrogène et de progestatif.
L'examen a également révélé que le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) pour les personnes de moins de 60 ans utilisant l'hormonothérapie était très faible.
«Certainement chez les femmes de plus de 60 ans, la discussion est très différente», signale la Dre Iliana Lega. «Habituellement, ce n'est pas un groupe d'âge pour lequel l'initiation à l'hormonothérapie est recommandée.»
Le document de synthèse ne vise pas à suggérer que toutes les femmes devraient suivre une hormonothérapie ménopausique, mais à donner aux prestataires de soins de santé les informations dont ils ont besoin pour discuter des options avec les patientes et évaluer les risques et les avantages sur une base individuelle.
La Dre Iris Gorfinkel, une médecin de famille de Toronto qui n'a pas participé à l'article, est d'accord. Pour évaluer le potentiel de préjudice, elle aborde avec ses patientes la présence possible d'une mutation d’un gène qui est associée à un risque plus élevé de cancer du sein, ainsi que des antécédents familiaux.
Elle fait de même pour évaluer le risque de maladie cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral, en discutant des antécédents familiaux et d'autres facteurs tels que le tabagisme, le diabète et l'hypertension artérielle.
De l'autre côté de l'échelle, il est important de ne pas sous-estimer le degré de souffrance ressenti par la patiente à cause des symptômes de la ménopause. «La patiente peut être consciente que cela pourrait être un "changement de vie", mais beaucoup de patientes ne savent pas que les années de périménopause peuvent durer une décennie», rappelle-t-elle. «Les symptômes s'aggravent de plus en plus».
L'hormonothérapie ménopausique est efficace jusqu'à 90 % dans le traitement des bouffées de chaleur et améliore la qualité du sommeil et les troubles de l'humeur, selon le document de synthèse. Elle aide aussi à prévenir la perte de densité osseuse.
C'est un avantage significatif, d’observer la Dre Gorfinkel, "parce que la vie change instantanément lorsque des femmes ou des hommes tombent et se fracturent une hanche".
L'hormonothérapie est prise sous forme de pilule ou de timbre pour gérer ces symptômes. Mais si quelqu'un veut seulement traiter un symptôme localisé, comme un vagin sec, l'hormonothérapie peut être administrée par le biais d'une lotion topique, ce qui élimine tout risque accru de cancer du sein, assure Iris Gorfinkel.
La Société canadienne du cancer recommande la prudence lorsqu'on envisage une hormonothérapie ménopausique.
«La Société canadienne du cancer recommande aux femmes d'éviter de prendre un THS (traitement hormonal substitutif) pour toute raison autre que le soulagement des symptômes graves de la ménopause qui n'ont pas répondu à d'autres traitements», indique un communiqué sur son site Web. «Si vous et votre médecin décidez que le THS convient, la dose efficace la plus faible doit être utilisée pendant la période la plus courte possible.»
La Dre Melinda Wu, médecin généraliste en oncologie au Women's College Hospital's Breast Centre, explique que le point de vue de la Société du cancer s'aligne sur les conclusions de l'article de synthèse selon lesquelles toutes les femmes ne devraient pas suivre un traitement hormonal substitutif, mais elles doivent être conscientes que c'est une option à discuter avec leurs médecins. «Cela se résume toujours à une discussion sur les risques et les avantages».