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Les groupes Métis optimistes après leur rencontre sur les grands projets avec Carney

«Ce n'est que le début du travail que nous allons accomplir ensemble.»

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Le premier ministre Mark Carney prononce ses remarques d'ouverture au début du Sommet des Métis sur les grand projets à la Société géographique royale du Canada, à Ottawa, le jeudi 7 août 2025. Le premier ministre Mark Carney prononce ses remarques d'ouverture au début du Sommet des Métis sur les grand projets à la Société géographique royale du Canada, à Ottawa, le jeudi 7 août 2025. (Spencer Colby | La Presse canadienne)

Les dirigeants métis ont quitté jeudi une réunion avec le premier ministre Mark Carney, sûrs qu'ils seront inclus dans les discussions sur les grands projets qu'Ottawa espère mettre en place pour stimuler l'économie face à la guerre commerciale avec les États-Unis. 

«Quand les choses comptent vraiment, les gouvernements métis se rassemblent et font ce qu'il faut», a déclaré Margaret Froh, présidente de la Nation métisse de l'Ontario.

«Il y avait beaucoup de personnes autour de la table aujourd'hui qui partagent les mêmes buts et qui souhaitent faire progresser nos gouvernements métis et le Canada. C'était une journée formidable», a rapporté Andrea Sandmaier, présidente de la Nation métisse de l'Alberta.

Au début de la réunion de jeudi, M. Carney a demandé aux dirigeants métis d'aider à accroître la résilience de l'économie face à une relation commerciale de plus en plus instable avec les États-Unis sous la présidence de Donald Trump.

«Nous avons l'occasion de travailler ensemble sur des projets transformateurs qui peuvent contribuer à changer la trajectoire économique de notre pays au profit de tous», a déclaré M. Carney aux dirigeants métis de l'Ontario, de l'Alberta, de la Saskatchewan et des Territoires du Nord-Ouest réunis pour la réunion. «Nous bâtissons un nouveau Canada et nous le bâtirons en partenariat avec les peuples autochtones, et c'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui.»

La réunion a été convoquée pour discuter de la loi sur les grands projets du gouvernement Carney, qui permet au Cabinet d'accorder rapidement des approbations fédérales pour les grands projets industriels qu'il juge d'intérêt national en contournant les protections environnementales et autres lois.

Bien que la loi ait été adoptée rapidement en juin avec l'appui des conservateurs de l'opposition, elle a été largement condamnée par les dirigeants autochtones, qui ont déclaré que leurs droits n'avaient pas été respectés lors de sa rédaction. Ils ont également dit craindre que leurs droits ne soient pas respectés lors de l'approbation des projets et qu'ils ne soient pas consultés adéquatement.

La réunion de jeudi avec les dirigeants métis est la dernière d'une série de rencontres promises par le premier ministre après l'adoption du projet de loi. Mark Carney et son cabinet ont déjà rencontré des dirigeants des Premières Nations et des Inuits.

La Fédération des Métis du Manitoba (FMM), qui représente les Métis de la rivière Rouge, a décliné l'invitation à participer à la réunion mercredi, affirmant que l'invitation de la Nation métisse de l'Ontario portait atteinte à l'intégrité du rassemblement et mettait en péril les plans du gouvernement pour les grands projets.

La FMM a affirmé que la Nation métisse de l'Ontario n'avait aucune raison d'être et ne représentait pas les Métis – un point de vue partagé par certains Métis et Premières Nations, que la Nation métisse de l'Ontario a rejeté.

La Nation métisse de la Colombie-Britannique a déclaré qu'elle n'assisterait pas à la réunion, car elle n'était invitée qu'à titre d'observatrice en ligne.

Une première étape

La ministre des Services aux Autochtones, Mandy Gull-Masty, et la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Rebecca Alty, ont indiqué que cette rencontre était une première étape et que d'autres discussions avec les dirigeants métis auront lieu ultérieurement.

«Ce gouvernement a la responsabilité de dialoguer avec tout le monde, Mme Gull-Masty. De nombreux outils sont en train d'être mis en place.»

M. Carney était accompagné de plusieurs de ses ministres, dont Mme Gull-Masty, Mme Alty, le ministre du Commerce Canada–États-Unis, Dominic LeBlanc, et la ministre des Affaires du Nord, Rebecca Chartrand.

Après l'allocution du premier ministre, les médias ont été escortés hors de la salle avant que les dirigeants métis ne prononcent leurs déclarations d'ouverture.

«Nous sommes un partenaire solide et prospère et nous sommes là pour travailler avec vous», a déclaré Margaret Froh, présidente de la Nation métisse de l'Ontario, selon une copie écrite de son discours d'ouverture transmise à La Presse Canadienne.

«Les communautés métisses de l'Ontario continueront de se battre pour le Canada, tout en protégeant les terres et les eaux dont nos communautés dépendent pour leur survie en tant que communautés autochtones distinctes.»

«Pour concrétiser les grands projets, nous devons être présents à la table des négociations, non pas après la prise de décisions, mais dès le début, en tant que partenaires», a soutenu Mme Sandmaier dans une allocution préparée.

«Cela comprend une consultation claire et respectueuse avec le gouvernement fédéral et la province de l'Alberta.»

Dans une déclaration aux médias, le président de la Nation métisse de la Saskatchewan, Glen McCallum, a affirmé avoir informé M. Carney que les droits des Métis n'étaient pas négociables.

«Notre nation soutiendra toujours les projets porteurs de croissance économique, pourvu qu'ils soient développés de manière responsable et en étroite collaboration avec nos citoyens», a-t-il indiqué dans le communiqué.

«Bien que l'absence de consultation entourant le dépôt et l'adoption de ce projet de loi demeure préoccupante, le sommet d'aujourd'hui me permet d'espérer avec un optimisme prudent que le Canada participera activement aux discussions avec nous, en tant que seul représentant de la Nation métisse en Saskatchewan.»

Mme Gull-Masty a déclaré, après le sommet, qu'elle avait apprécié de rencontrer les dirigeants des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour discuter du programme du gouvernement.

«Chacun de ses sommets a donné l'occasion aux dirigeants de contribuer à nos actions, à définir notre mandat, à sa portée et aux prochaines étapes de la sélection des personnes qui siégeront au Conseil consultatif autochtone», a-t-elle ajouté.

Alessia Passafiume

Alessia Passafiume

Journaliste