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«J'ai insisté sur le fait qu'il est important que tous les députés de tous les partis dénoncent ces actes illégaux et réclament la fin de ces barrages...»
Le premier ministre Justin Trudeau s'est entretenu avec les chefs de l'opposition jeudi soir concernant la manifestation à Ottawa contre les mesures liées à la COVID-19 et les barricades aux postes frontaliers.
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À la suite de la rencontre virtuelle, M. Trudeau a dit sur Twitter avoir «informé les chefs des partis d'opposition de la situation actuelle et des plus récents développements».
«J'ai insisté sur le fait qu'il est important que tous les députés de tous les partis dénoncent ces actes illégaux et réclament la fin de ces barrages», a-t-il affirmé.
Selon le Bloc Québécois, le premier ministre et les chefs des partis d'opposition ont convenu de respecter la confidentialité de cette rencontre pour des raisons de sécurité.
«Le Bloc Québécois continue de préconiser une solution pacifique à la crise et souhaite le départ volontaire et rapide des occupants et manifestants, au bénéfice en particulier des enfants présents. On ne peut tolérer davantage ces situations dangereuses pour la santé et la sécurité, de même que leur impact sur le climat social et la perception du Canada et du Québec au plan international», a déclaré le parti à la suite de la rencontre.
Dans la journée, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, avait réitéré sa demande que M. Trudeau convoque à une «rencontre d'urgence» les autres chefs de partis fédéraux, «compte tenu de développements inquiétants» sur l'impasse qui perdure, à plusieurs endroits au pays, entourant les convois de camionneurs et leurs sympathisants.
M. Blanchet affirmait joindre sa voix à celle de Candice Bergen, cheffe intérimaire du Parti conservateur du Canada, qui avait elle aussi réclamé une rencontre entre chefs de parti.
En fin de soirée sur Twitter, Mme Bergen a remercié M. Trudeau pour le «briefing». «Je continue de l'encourager à agir pour que cela cesse pacifiquement et rapidement», a-t-elle écrit.
Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a quant à lui suggéré à M. Trudeau de suivre l'exemple du premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, qui a obtenu une injonction pour empêcher que des fonds provenant de donateurs anonymes et d'acteurs américains soient dépensés pour des activités illégales.
«Les occupations font mal aux familles, aux petites entreprises et aux travailleuses et travailleurs. Les blocages à Windsor perturbent notre chaîne d'approvisionnement et la fabrication d'automobiles dans la ville a été forcée de fermer. Les écoles d'Ottawa et du Manitoba sont prises pour cible», a déclaré M. Singh par communiqué à l'issue de la rencontre.
M. Trudeau a indiqué avoir convoqué le Groupe d'intervention en cas d'incident avec ministres et hauts fonctionnaires. L'objectif était d'évaluer les besoins et de déployer les ressources fédérales qui leur sont nécessaires pour maîtriser la situation. Le soutien de la GRC aux forces de l'ordre de l'Ontario et de partout au Canada a notamment été discuté.
«Le groupe s'est engagé à continuer de fournir des ressources fédérales pour appuyer les efforts déployés pour faire respecter la loi à Ottawa, où l'occupation a fortement bouleversé le quotidien des résidents, notamment en raison du harcèlement, des menaces de violence et du vandalisme que subissent les entreprises et les familles», a déclaré le bureau du premier ministre dans un communiqué jeudi soir.
La déclaration indique que les ministres et les hauts fonctionnaires ont également été en étroite communication avec des représentants et des fonctionnaires des États-Unis afin de coordonner les efforts visant à résoudre la situation.
M. Trudeau a aussi dit avoir discuté avec le maire de Windsor, Drew Dilkens, du barrage illégal au pont Ambassador.
«On va aider le maire et la province à reprendre la situation en main, parce qu'elle nuit réellement aux travailleurs et aux économies des deux côtés de la frontière», a tweeté le premier ministre jeudi soir.
Après 14 jours d'occupation bruyante des rues du centre-ville d'Ottawa et la fermeture depuis le début de la semaine du pont Ambassador, un lien commercial stratégique entre l'Ontario et le Michigan, les conservateurs avaient changé de discours et demandent désormais aux manifestants contre les mesures sanitaires de plier bagage.
«À vous tous qui participez aux manifestations, je crois que le temps est venu pour vous de retirer les barricades, d'arrêter les actions perturbatrices et de se rassembler», a déclaré en anglais la cheffe conservatrice par intérim, Candice Bergen, jeudi à la Chambre des communes.
Les agriculteurs, les manufacturiers, les petites entreprises et les familles «souffrent», a-t-elle déclaré, estimant ne pas croire que c'est ce qu'ils souhaitent. Leur message, réclamant de «retrouver» leur liberté, «a été entendu».
Jusqu'à ce jour, Mme Bergen affirmait que son parti demandait aux manifestants de demeurer pacifiques et au premier ministre Justin Trudeau de les écouter, allant jusqu'à les qualifier de «patriotes».
Plus tard, à la période des questions, Mme Bergen a estimé que «l'impasse» qui dure depuis des semaines est attribuable aux «échecs» du premier ministre.
M. Trudeau a sauté sur l'occasion pour reprocher aux conservateurs d'avoir «passé les deux dernières semaines à approuver et à encourager ces barrages érigés à travers le pays».
«La cheffe du Parti conservateur et son équipe ont été les plus ardents porte-parole allant jusqu'à promouvoir le financement de ces barricades», a-t-il déclaré.
Selon les conservateurs, le premier ministre Trudeau «s'entête» à refuser de «présenter un plan de réouverture» contrairement à ce que font «tous les autres» ordres de gouvernement au pays.
Ils s'expliquent mal à quel moment les mesures sanitaires seront levées alors que près de 90 % des Canadiens ont reçu au moins une dose de vaccin.
«Est-il en train de dire qu'il ne fera rien tant que 100 % des Canadiens seront vaccinés?», lui a lancé Mme Bergen.
«Même ses propres députés libéraux sont d'accord», a-t-elle ajouté, faisant référence aux dissidences des députés libéraux du Québec Joel Lightbound et Yves Robillard.