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Alors que le conflit entre Israël et le Hamas s'intensifie, des manifestants dans les villes du Canada ont scandé, défilé et appelé à la justice lors de rassemblements soutenant les parties opposées.
Alors que le conflit entre Israël et le Hamas s'intensifie à l'autre bout du monde, des manifestants dans les villes du Canada ont scandé, défilé et appelé à la justice lors de rassemblements soutenant les parties opposées dimanche.
Dans des dizaines de villes, des manifestants pro-palestiniens ont demandé l'arrêt des hostilités, tandis qu'un rassemblement à Toronto a rassemblé des milliers de personnes réclamant la libération des otages israéliens saisis par le Hamas lors de l'attaque qui a déclenché la guerre.
Ces manifestations de solidarité s'inscrivent dans un contexte où les appels à un cessez-le-feu se multiplient alors que le nombre de morts s'alourdit dans la bande de Gaza, où les pannes d'électricité, les pénuries de carburant et les tirs d'artillerie ont dévasté les hôpitaux au cours du week-end et où de violents affrontements ont opposé les troupes israéliennes et les combattants du Hamas.
Au square Dorchester de Montréal, une manifestation organisée par le groupe Ceasefire Now a exprimé sa solidarité avec les résidents de la bande de Gaza. Des manifestations similaires ont eu lieu l'après-midi à Toronto et dans des villes allant d'Antigonish, en Nouvelle-Écosse, à Yellowknife.
«Je n’ai pas l’impression que les pays occidentaux considèrent les enfants de Gaza de la même manière que ceux de n’importe quel autre pays du monde», a affirmé Salma Ghersi, une Montréalaise de 34 ans dont le mari est palestinien.
«J’ai l’impression qu’il y a une injustice.»
Des drapeaux palestiniens et des banderoles sont apparus dans la foule, qui a scandé «Palestine libre, justice maintenant» lors de cette manifestation désormais hebdomadaire. Des canons à fumée émettaient des panaches rouges et verts — les couleurs panarabes du drapeau de la Palestine — et des policiers à vélo et à cheval surveillaient la manifestation sous un ciel nuageux.
À Toronto, pendant ce temps, des milliers de personnes soutenant Israël se sont rassemblées au parc Christie Pits lors d’un rassemblement organisé par la Fédération UJA du Grand Toronto et le Centre Raoul Wallenberg pour les droits de l’homme.
Maayan Shavit a déclaré que sa tante avait été tuée et son cousin enlevé par des militants du Hamas lors de l’attaque contre des résidents israéliens le 7 octobre, ce qui les place parmi les quelque 1200 personnes tuées et 240 enlevées ce jour-là.
Cette femme de 45 ans a déclaré qu’elle avait trouvé la manifestation «électrisante» et «stimulante».
«Maintenant, nous savons qu’il ne s’agit plus de mon histoire ni de celle des personnes qui ont un lien direct et immédiat avec les kibboutzim», a souligné Mme Shavit, qui a de la famille élargie dans le kibboutz Be'eri, où au moins 120 résidents ont été tués. «Ils sont tous nos familles et ils nous manquent.»
«Il est très clair qu’il n’y a pas de cessez-le-feu sans les personnes qui nous ont été enlevées», a-t-elle ajouté.
Christie Pits revêt une importance historique pour les Juifs canadiens. Elle a été le théâtre d’un violent affrontement entre Juifs et Anglo-Canadiens lors de l’émeute de Christie Pits en 1933, déclenchée par un drapeau à croix gammée déployé par des jeunes d’inspiration nazie.
Daniel Held, responsable des programmes de la fédération UJA du Grand Toronto, a déclaré que le sentiment d’antisémitisme engendré par cette époque est à nouveau en train de monter.
«Le sentiment d’insécurité parmi le peuple juif face à la montée de l’antisémitisme et de la haine contre notre peuple est vraiment effrayant», a-t-il affirmé.
Mais plus au centre-ville, lors d’un rassemblement pro-palestinien à Nathan Phillips Square, Suzanne Weiss, survivante de l’Holocauste, a dénoncé l’invasion israélienne en cours de la ville de Gaza, que l’armée israélienne dit avoir encerclée.
«Il s’agit d’une attaque violente contre la solidarité entre les musulmans, les chrétiens et les juifs», a déclaré Mme Weiss à la foule massée devant l’hôtel de ville.
«La liberté des Palestiniens est aussi notre liberté.»
Les familles ont affirmé que la participation aux rassemblements pro-palestiniens était devenue hebdomadaire. Les participants ont scandé «Mettez fin au siège de Gaza» et brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Cessez le feu maintenant, arrêtez le génocide».
Yassmin Hafez, 17 ans, a souligné que les foules avaient augmenté au cours des deux dernières semaines «à mesure que la situation devenait plus grave».
«Je pense que c’est le moins que je puisse faire quand on sait que des gens souffrent et meurent.»
Ces rassemblements surviennent après une série d’actes haineux visant les juifs et les musulmans depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, dont le dernier en date a eu lieu dimanche. Une école juive de Montréal a été touchée par des coups de feu, l’une des deux qui ont également été la cible de tirs nocturnes trois jours plus tôt.
Le Conseil national des musulmans canadiens a déclaré que l’organisation avait été inondée de témoignages de racisme, de haine et de violence à l’encontre de membres de la communauté depuis le 7 octobre.
Des milliers de Canadiens ont des liens immédiats avec le conflit en cours, avec des amis et des proches au Moyen-Orient directement touchés par l’escalade de la violence.
Des centaines de citoyens canadiens, de résidents permanents et de membres de leur famille attendent depuis des semaines de pouvoir fuir la bande de Gaza. Dimanche, Affaires mondiales Canada a déclaré que 234 d’entre eux avaient pu s’enfuir par le point de passage terrestre de Rafah, en Égypte. Ces chiffres s’ajoutent aux quelque 107 personnes qui ont franchi la frontière la semaine dernière.
Des Canadiens ou des personnes ayant des liens avec le Canada figurent également parmi les otages capturés lors de l’incursion initiale du Hamas.
Selon les estimations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, quelque 1,58 million d’habitants de Gaza, soit les trois quarts de la population, ont été déplacés depuis que la guerre a éclaté.
— Avec des informations de Nairah Ahmed à Toronto