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Les manifestants craignent de voir un des rares espaces verts du quartier détruit dans le cadre du prolongement du boulevard L'Assomption.
Une cinquantaine de résidents de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve se sont mobilisés jeudi matin pour bloquer des travaux prévus dans le boisé Steinberg. Les manifestants craignent la destruction partielle de l’espace vert dans le cadre du prolongement prévu du boulevard L’Assomption.
Pour le moment, le tracé officiel du projet n’a pas encore été dévoilé par les autorités publiques, mais des travaux d’analyse de sol étaient planifiés jeudi et vendredi.
Selon les militants, cette première étape est le signal qu’un pan considérable du boisé pourrait être sacrifié au profit du projet routier qui vise à dévier le flux des camions qui se dirigent, entre autres, vers le Port de Montréal.
«Tout indique que c’est ici que le prolongement aura lieu et ça va complètement ruiner le boisé, croit la porte-parole du groupe Mobilisation 6600 Parc Nature MHM, Cassandre Charbonneau-Jobin. Si on est ici, c’est pour envoyer un message à la Ville, comme quoi, il est inacceptable qu’un boisé soit détruit par un boulevard.»
Des objets ont été empilés à l'entrée du site pour bloquer les travaux. (Photo: Louis-Philippe Bourdeau | Noovo Info)
En début d'après-midi, les citoyens ont reçu l'ordre de quitter immédiatement les lieux. Selon les organisatrices, des dizaines de policiers étaient sur place pour les expulser. Les travaux ont donc pu être entrepris.
Les résidents du quartier s'étaient rassemblés vers 5h du matin pour signaler leur appréhension et décrier l’incohérence de l’administration municipale lors de la COP15. Divers objets ont été empilés par les citoyens à l’entrée du site pour entraver le travail des employés de SNC-Lavalin et bloquer l’accès à la machinerie.
«Notre inquiétude se concrétise avec ces travaux, indique l’autre porte-parole du regroupement, Anaïs Houde. Avec la crise climatique, on le sait, on n’a pas besoin de nouvelles routes. Il faut réduire la construction de ces infrastructures. Il faut plutôt investir dans les infrastructures naturelles.»
Par écrit, l’attachée de presse du cabinet de la mairesse de Montréal indique que les travaux prévus jeudi font partie «d’un processus normal qui est fait lorsqu'on achète des terrains». Le projet de prolongement du boulevard de l’Assomption est au «stade préliminaire», assure Marikym Gaudreault par écrit.
«Nous allons saisir toutes les occasions pour préserver la nature et l’accès public à des espaces de qualité pour les citoyennes et les citoyens», ajoute-t-elle, précisant que beaucoup de progrès avait été fait depuis les derniers mois pour protéger le secteur.
Depuis des années, des citoyens se mobilisent pour sauvegarder l’intégrité du boisé. En octobre dernier, la Ville de Montréal s’était entendue avec Hydro-Québec pour protéger un lot situé dans le boisé.
«Ça donne quoi d’en protéger une partie, si c’est complètement enclavé, qu’il n’y a plus de connectivité écologique et que les gens ne peuvent même plus venir s’y promener?» se questionne Mme Houde.