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«C’est [les familles] qui écopent le plus. […] C’est vraiment un débordement de messages de gens en attente d’être servis».
Le syndicat des employés de bureau du cimetière Notre-Dame-des-Neiges a déclenché une grève de 30 jours, le 20 septembre. Mercredi, ses représentants ont tenu une manifestation dans une tentative de faire bouger les choses.
La convention collective des employés de bureau du cimetière est échue depuis cinq ans et les négociations sont difficiles. Ceux-ci revendiquent une augmentation salariale rétroactive.
«Quand vous êtes sans contrat de travail depuis près de cinq ans, que l’inflation actuelle vous le rappelle aussitôt qu’une facture arrive à la maison et que chaque paiement vous appauvrit, ce n’est plus de la patience qu’il faut cultiver, c’est de l’impatience qu’il nous faut contenir», a exprimé le président du syndicat des employés de bureau chez la Confédération des syndicats nationaux (SEBCNDDN–CSN), Éric Dufault.
Les employés de bureau répondent à tous les besoins administratifs du cimetière, notamment la vente des espaces de terrain.
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À propos des salaires, le syndicat se dit insatisfait du comportement de l’employeur à la table des négociations.
«L’employeur nous disait qu’il n’était pas prêt à déposer son [offre] monétaire. Ça fait bientôt cinq ans qu’on est sans convention collective […] Devant ça, on a vraiment vu qu’il y avait une stratégie d’étirer les choses, de prolonger le fait qu’on travaille, mais qu’on est toujours en attente», a rapporté M. Dufault.
L’employeur a déposé une offre globale, le vendredi 30 septembre, mais celle-ci incluait une augmentation de salaire insuffisante pour les syndiqués et non-rétroactive.
En plus de l’enjeu salarial, les syndiqués réclament «au moins» le statu quo sur le maintien du personnel. Plusieurs départs, notamment en raison des retraites, ont eu lieu au cours des dernières années, mais l’employeur ne chercherait pas à les remplacer, selon le syndicat.
«C’est vrai qu’elle existe la pénurie de main-d’œuvre, mais c’est comme si on n’y faisait pas face parce qu’on ne cherche pas», a poursuivi le président du syndicat.
En 2017, à la conclusion de l’échéance de la convention collective, l’équipe des employés de bureau était constituée de 24 personnes. Aujourd’hui, ils sont 18.
Une situation similaire affecte les travailleurs d’entretien du cimetière. Cette équipe comptait normalement 125 employés, mais il ne reste qu’environ 80 personnes, alors que les besoins sont les mêmes. Leur convention collective a également été échue, il y a plus de quatre ans.
Cette situation est particulièrement difficile pour les familles qui ont perdu un proche. La réduction du nombre d’employés a un effet sur la qualité du service. C’est l’une des raisons qui ont poussé le syndicat à prendre ces moyens de pression et ainsi faire accélérer les choses.
«C’est [les familles] qui écopent le plus. Mise à part le malaise que nous on a de servir les familles dans des situations comme ça. Les effets directs c’est des boîtes vocales remplies de messages […] c’est vraiment un débordement de messages de gens en attente d’être servis», a rapporté M. Dufault.
Le syndicat tient à préciser qu’un mandat de grève est une mesure de dernier ressort. Ce fut une décision «délicate» à prendre, alors que les services administratifs auront été inaccessibles pendant une trentaine de jours.
«C’était le dernier des derniers choix», a-t-il conclu.
L’employeur, la Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal, n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue, au moment d’écrire ces lignes.