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Justin Trudeau devrait mettre son « “suit” de premier ministre » plutôt que de tenir des propos qui ont pour effet de jeter de l’huile sur le feu, estime le Bloc québécois.
Face à une situation qui « prend des airs de crise nationale non négligeable », le chef bloquiste Yves-François Blanchet a dit mardi constater que M. Trudeau a choisi la veille de se livrer à « une forme de provocation ». Il dit se refuser à croire que le premier ministre ait voulu « instrumentaliser une crise à des fins partisanes ».
Le « niveau de langage » et le « manque de respect » de Justin Trudeau envers les manifestants avec lesquels il est en désaccord est « indigne d’un chef d’État » puisqu’il ne prend pas de « la hauteur » et surtout qu’il fait des « généralisations », a-t-il dit lors d’une conférence de presse au parlement alors que des opposants aux mesures sanitaires continuaient de manifester bruyamment à l’extérieur comme ils le font depuis des jours.
Lundi, le premier ministre Trudeau a déclaré que les Canadiens sont « choqués et franchement dégoûtés » par le comportement de manifestants du « convoi de la liberté ». Il s’en est pris aux manifestants qui adoptent « des rhétoriques haineuses, de la violence envers les concitoyens, et un manque de respect non seulement envers la science, mais aussi envers les travailleurs de première ligne et bien franchement 90 % des camionneurs ».
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Pour le chef bloquiste, il est clair qu’au lieu d’apaiser les tensions, M. Trudeau les a aggravées. Selon lui, le premier ministre aurait dû faire « preuve de retenue » et reconnaître « sans équivoque et sans nuance » le droit d’association et de rassemblement.
Il croit que le premier ministre aurait dû offrir de rencontrer les meneurs du mouvement, mais également faire une sortie publique avec les « véritables leaders » de l’industrie du camionnage du Canada et du Québec qui sont « clairement en faveur de la vaccination ».
M. Blanchet a cependant dénoncé « vivement » la présence de « symboles profondément haineux, divisifs, associés à une extrême droite destructrice », y compris des croix gammées, des drapeaux du Québec portés à l’envers, par des personnes « ayant infiltré les manifestants ».
Comme l’ont fait les libéraux et les néo-démocrates, le Bloc a imploré les manifestants de plier bagage.
M. Blanchet leur a demandé « poliment, s’il vous plaît » de quitter. « Votre message est passé, a-t-il dit, et vous commencez à avoir l’effet contraire » que celui souhaité.
De toute manière, il ne s’agit plus d’une manifestation, selon le chef bloquiste, mais d’une « occupation ».
« Une manifestation a un début et une fin, mais laisser des camions stationnés sur une artère importante d’une capitale du G7 qui perturbent la circulation d’une façon grave (…), on n’est plus dans la manifestation. »
M. Blanchet a d’ailleurs mentionné que se rendre au parlement en matinée a été « la croix et la bannière », si bien que la GRC l’a aidé à se « frayer une “trail” ».