Société

Manif de samedi: les groupes communautaires aussi en colère que les syndicats

Mis à jour

Publié

400182595719ce8001d67462900dcc0e57112c39f016c67c5787c01a22eb91af.jpg Quatre dirigeants syndicaux: Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, Robert Comeau, président de l'APTS, et François Enault, vice-président de la CSN, photographiés le 7 janvier 2024 à Montréal. (Graham Hughes/Graham Hughes | La Presse canadienne)

La grande manifestation «Dans la rue pour le Québec» qui aura lieu samedi, à Montréal, n'attirera pas que des syndicats. Des groupes communautaires seront aussi présents; ils se disent d'ailleurs tout aussi en colère contre le gouvernement Legault que les syndicats.

«On ne s'attendait pas à être attaqué autant de front, dans les derniers mois, avec des projets de loi. Ça a été coup sur coup des projets de loi qui venaient viser très précisément le volet de l'autonomie des groupes communautaires autonomes», a dénoncé en entrevue Claudia Fiore-Leduc, chargée de campagne au Réseau québécois de l'action communautaire autonome.

Ils seront cinq regroupements nationaux représentant 4500 organisations communautaires à participer à la manifestation, samedi, aux côtés des syndicats.

Éric Gingras, président de la CSQ, analyse le contexte: «pour l'instant, le gouvernement tente de mettre en opposition les travailleuses et les travailleurs que l'on représente.et les organisations syndicales, avec leurs chefs syndicaux. Alors, ce qu'on va dire, c'est: 'nous ne sommes pas seuls. Il y a aussi des dizaines de milliers de personnes avec nous'.»

«Il y a d'autres groupes de la société civile qui, d'une manière ou d'une autre, soit avec des baisses de financement, soit avec des décisions du gouvernement, tantôt malhabiles, tantôt qui ne fonctionnent pas du tout, comme financer des entreprises quand, finalement, ça ne donne absolument rien; c'est de la perte d'argent, comme SAAQClic, etc. Et bien ça donne des ingrédients pour avoir un mouvement social qui dépasse les organisations syndicales», explique M. Gingras.

La mobilisation

Les grands syndicats ont tous confirmé leur participation à cette manifestation, soit les quatre centrales FTQ, CSN, CSQ et CSD, ainsi que la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) et le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec.

La FTQ rapporte qu'entre 150 et 200 autobus ont été nolisés. Des organisateurs ont dû refuser des gens à bord des autobus. Ses syndicats affiliés Unifor et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), par exemple, ont ajouté des autobus au contingent.

La FTQ rapporte aussi qu'une dizaine d'autobus doivent venir de l'Ontario, en soutien, en plus de gens du Nouveau-Brunswick.

Le site de l'organisation de la manifestation rapporte des autobus venant de Matane, Rivière-du-Loup, Baie-Comeau, Sept-Îles, Gaspé, Tadoussac, Rouyn-Noranda, Trois-Rivières, Victoriaville et d'autres.

Le syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, rapporte qu'un autobus devait partir de Port-Cartier, vendredi soir à 22h, pour arriver à temps pour la manifestation, samedi.

Les groupes communautaires qui participeront à la manifestation crient aussi au sous-financement chronique, dans un contexte où les besoins sociaux croissent, alors que le gouvernement a imposé des restrictions budgétaires en santé et en éducation.

«On est décontenancé de voir l'ampleur. C'est au-delà du financier; quand on attaque notre autonomie, on s'attaque à la démocratie», affirme Mme Fiore-Leduc.

Lia Lévesque

Lia Lévesque

Journaliste