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Cette fois munies de la Loi fédérale sur les mesures d’urgence, les autorités policières ont demandé à nouveau mercredi aux manifestants stationnés au centre-ville d’Ottawa de partir.
Cette fois munies de la Loi fédérale sur les mesures d’urgence, les autorités policières ont demandé à nouveau mercredi aux manifestants stationnés au centre-ville d’Ottawa de partir.
Des policiers ont marché le long de la rue Wellington en distribuant des avis aux manifestants qui y campent, leur disant de «quitter les lieux maintenant».
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Ce n’est pas la première fois que la police lance un tel avertissement, mais c’est la première fois qu’elle le fait depuis que le gouvernement fédéral a invoqué une loi qui donne aux corps policiers de nouveaux pouvoirs pour prendre la situation en main.
And here’s what some protesters have done with the notices: Right in the toilet, along with their tickets. #ottcity #truckerconvoy2022 pic.twitter.com/OmWVDi8mDO
— Rachel Aiello (@rachaiello) February 16, 2022
L’avis aux manifestants indique que quiconque bloque les voies de circulation, ou aide les autres à les bloquer, enfreint la loi et pourrait être arrêté. La police prévient également que la Loi sur les mesures d’urgence donne aux policiers le pouvoir de saisir les véhicules dans la manifestation et d’interdire aux personnes de se déplacer dans une zone désignée.
A little further down Wellington protesters have yet to be issued the notices and those we’re speaking with don’t seem too concerned. “They can do nothing on this street,” said one. There are trucks on the move but not far. #truckersconvoy2022 #ottcity #ottnews pic.twitter.com/Ej6ugu7XmU
— Rachel Aiello (@rachaiello) February 16, 2022
«Cela signifie que quiconque venant à Ottawa dans le but de se joindre à la manifestation en cours enfreint la loi», indique l’avis aux manifestants.
Les manifestants qui paralysent la colline du Parlement depuis près de trois semaines ont qualifié le recours à la Loi sur les mesures d’urgence de tactique alarmiste.
Les camions, les véhicules récréatifs et les autres véhicules arborant des drapeaux ou des bannières canadiens portant le mot «liberté» en lettres géantes étaient toujours stationnés mercredi matin le long des grilles de la colline du Parlement, sur la rue Wellington. Les manifestants soutiennent qu’ils resteront sur place jusqu’à ce que toutes les restrictions sanitaires soient levées.
Jason McDonald, qui s’occupe de la scène aménagée devant le parlement, fait partie des manifestants qui disent avoir consulté des avocats sur ce qu’il faut faire si la police intervient pour les arrêter. Cet entrepreneur soutient que la Loi sur les mesures d’urgence «ne nous dérange pas» et il se demandait si la police allait même intervenir.
Pendant ce temps, au Parlement, Justin Trudeau s’est fait demander mercredi si l’usage de la force serait nécessaire pour déloger les manifestants. Le premier ministre a déclaré que ce n’était pas à lui de prendre cette décision. Mais il a expliqué que la Loi sur les mesures d’urgence et des ressources policières supplémentaires «garantiraient que les lois sont appliquées de manière proportionnelle, selon une approche qui sera décidée par les autorités policières compétentes».
M. Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence lundi, pour la première fois dans l’histoire du Canada. Les détails des règlements contenus dans les décrets du Cabinet ont été publiés mardi soir.
Les blocages ne sont pas autorisés sur la colline du Parlement et les rues avoisinantes, les résidences officielles, les monuments de guerre, les aéroports, les ports, les passages frontaliers, les jetées, les phares, les canaux, les ponts interprovinciaux et internationaux, les hôpitaux et les cliniques de vaccination contre la COVID-19, les corridors commerciaux et les infrastructures nécessaires à la fourniture de services publics, y compris la production et la transmission d’électricité.
En vertu de la loi, il sera interdit d’amener des enfants aux blocages antigouvernementaux, de participer directement aux manifestations ou d’apporter une aide telle que de la nourriture ou du carburant aux personnes impliquées. Les contrevenants pourraient écoper d’une amende pouvant aller jusqu’à 5000 $ ou d’une peine de cinq ans de prison.
La Société de l’aide à l’enfance d’Ottawa a d’ailleurs exhorté mercredi les parents présents à la manifestation «à prendre les dispositions de garde alternatives nécessaires» en cas d’intervention policière.
Crédit photo: Adrian Wyld | La Presse canadienne
La police d’Ottawa s’inquiétait au cours des derniers jours de la centaine d’enfants qui vivent dans les camions stationnés à l’extérieur de la colline du Parlement, et elle a demandé à la Société d’aide à l’enfance de vérifier leur état. Mais la police admettait aussi que les enfants sont un facteur de complication lorsqu’il s’agit de planifier une éventuelle intervention. La Société d’aide à l’enfance indique que si les parents et les enfants sont séparés, elle «s’efforcera de réunir les familles dès que possible».
Les décrets du Cabinet sont maintenant en vigueur, mais doivent tous être confirmés par des motions à soumettre à la fois à la Chambre des communes et au Sénat pour un vote.
Le gouvernement pourrait prendre jusqu’à la semaine prochaine pour déposer la motion invoquant la loi elle-même, mais n’a que jusqu’à jeudi pour le faire pour les motions sur les pouvoirs spécifiques en cours d’adoption, qui resteront en vigueur pendant 30 jours, à moins que le gouvernement ne les révoque plus tôt.
Deux associations représentant l’industrie du remorquage en Ontario et en Alberta affirment que s’attendre à ce que les opérateurs de remorqueuses éliminent les blocages en vertu de la Loi sur les mesures d’urgence est plus facile à dire qu’à faire.
Mark Graves, président de la Provincial Towing Association of Ontario, affirme que demander aux compagnies privées de retirer les camions est une entreprise colossale et que le gouvernement doit d’abord montrer qu’il protégera l’industrie contre les menaces à la sécurité et aux entreprises.
Crédit photo: Adrian Wyld | La Presse canadienne
Il dit que l’association se prépare à informer les membres de l’industrie de leurs droits s’ils choisissent de résister à l’ordre du gouvernement publié lundi, mais il attend plus de clarté.
En vertu de la loi, les entreprises de remorquage doivent aider la police à retirer les véhicules des blocus sur demande ou la police peut saisir leurs dépanneuses pour retirer les véhicules elle-même.
Don Getschel, président de la Towing and Recovery Association of Alberta, affirme que certains entrepreneurs en remorquage ont déjà reçu des menaces de mort depuis le début des manifestations pour la liberté en Alberta et qu’ils s’inquiètent également pour l’avenir de leur entreprise.
Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a déclaré lors d’une conférence de presse, mardi à Ottawa, que les blocus sont motivés par une idéologie visant à renverser le gouvernement et constituent une menace sérieuse pour la sécurité.