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L'impasse persiste à Windsor, en Ontario, alors que l'accès au pont Ambassador demeure bloqué par des manifestants.
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*Visionnez l'entrevue qu'a accordée Karl Bélanger, analyste politique et président de Traxxion Stratégies, sur les ondes de Noovo Info.
Le mouvement contre les restrictions sanitaires a continué d'occuper Ottawa malgré l'état d'urgence déclaré vendredi par le gouvernement ontarien. Des manifestations se sont déroulées dans de nombreuses villes canadiennes, dont Toronto, Montréal, Halifax et Edmonton.
À Windsor, les forces de l'ordre avaient clairement manifesté leur intention de déloger les manifestants des voies d'accès au pont Ambassador, un des principaux points d'entrée vers les États-Unis.
Au cours de la matinée, des agents ont ordonné aux irréductibles de quitter les lieux et de cesser de bloquer la circulation, sinon ils seraient arrêtés pour méfait et les véhicules seraient remorqués. Vers midi, ils ont commencé à avancer très lentement vers les manifestants. Des policiers, de la GRC, de la Police provinciale de l'Ontario et d'autres corps municipaux sont aussi venus prêter main-forte à leurs collègues.
Les policiers étaient appuyés par deux véhicules blindés de la GRC et de nombreuses autos de police. Les quelque 200 manifestants ont réagi à la démonstration de force en chantant le «Ô Canada» avant de reculer.
Quinze minutes plus tard, les policiers se sont arrêtés. Depuis, la situation semble être dans une impasse. La circulation n'a toujours pas repris dans les deux directions sur le pont.
Si plusieurs manifestants ont enlevé leur tente et remballé leurs affaires, quelque 200 irréductibles refusaient d'obéir aux autorités. Ils ont crié des insultes aux policiers en criant parfois «liberté!».
Ils étaient encouragés par d'autres protestataires rassemblés ailleurs au pays qui les observaient par les réseaux sociaux. «Allez Windsor!, a lancé un sympathisant. Résistez!»
De plus en plus d'adultes et d'enfants sont ensuite venus grandir les rangs des manifestants tout au long de la journée. Certains jouaient de la musique, d'autres scandaient des slogans ou klaxonnaient. En fin d'après-midi, ils étaient plusieurs centaines.
Wesley Dipploti, un manifestant qui a choisi d'être vacciné, dit croire au libre-choix. Le résident de Windsor se dit prêt de rester là aussi longtemps qu'il le faudra.
«Par le passé, des gens se sont battus et sont morts pour leur liberté, la liberté de leur peuple et les choses auxquelles ils croyaient, a-t-il lancé. Et si venir ici défendre ma liberté revient à rester debout, à boire un café et parler, alors c'est la seule chose qui compte.»
Jason Bellaire, un adjoint au chef de police de Windsor, dit que les autorités tentent de régler la situation de «façon raisonnable». Les policiers tentent de négocier avec les manifestants afin de protéger leur sécurité, a-t-il ajouté.
La Cour supérieure de l'Ontario avait accordé une injonction qui ordonnait aux manifestants de libérer les voies, à compter de 19 h, vendredi.
Vendredi, le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a déclaré l'état d'urgence, ce qui permet l'imposition d'amendes allant jusqu'à 100 000 $ aux contrevenants et jusqu'à un an d'emprisonnement aux personnes qui continuent de bloquer illégalement les routes, les ponts, les passerelles et d'autres infrastructures essentielles.
Le blocus du pont nuit au commerce transfrontalier d'une valeur de centaines de millions de dollars. Le président des États-Unis, Joe Biden, et la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, ont exhorté les autorités canadiennes à rouvrir le poste et à endiguer l'hémorragie économique qui menace maintenant le gagne-pain d'un grand nombre de personnes des deux côtés de la frontière.
L'Agence des services frontaliers du Canada a annoncé samedi la fermeture du poste frontalier de Coutts, en Alberta, jusqu'à nouvel ordre. L'endroit a été le théâtre de manifestations soutenues depuis deux semaines.
Le Service de police d'Ottawa (SPO) a déclaré samedi soir avoir créé un centre de commandement intégré dans la foulée de la manifestation dans le centre-ville. Il l'aidera à se coordonner avec la Police provinciale de l'Ontario et la GRC.
Le SPO dit qu'il a eu du mal à faire respecter la loi samedi parce qu'il y avait plus de 4000 manifestants présents et certains arboraient à un «comportement agressif et illégal«.
Des centaines de personnes et des dizaines de véhicules sont demeurés sur la rue Wellington, près de la Colline du Parlement, dans une ambiance de carnaval, au milieu des unifoliés et des pancartes attaquant le premier ministre fédéral Justin Trudeau.
Des manifestants occupaient aussi un stationnement tout près. Des haut-parleurs diffusaient de la musique à volume élevé. Des camionneurs ont commencé à klaxonner pendant que des policiers, assis dans leur véhicule, surveillaient la scène.
Une estrade a été installée sur la rue en face de la Colline où des orateurs se succédaient sans cesse.
La foule a crû tout au long de la matinée.
Des manifestants ont enlevé la clôture protégeant le Monument commémoratif de guerre du Canada depuis le premier week-end de l'occupation de la capitale par les manifestants.
Les policiers se sont contentés d'observer la scène sans bouger. Des manifestants, notamment d'anciens combattants, ont commencé à se rassembler autour du Monument. On ignore où la clôture a été déposée.
«C'est complètement inacceptable, a réagi le ministre des Anciens Combattants, Lawrence MacAulay, sur Twitter. La clôture a été installée afin de prévenir la profanation de ce monument sacré. Ce comportement est décevant. Je demande aux manifestants de respecter nos monuments.»
Le SPO, vivement critiqué pour son inaction depuis le début de l'occupation, a indiqué que certains manifestants affichaient un «comportement agressif».
«Au cours de la nuit, les manifestants se comportèrent agressivement à l'endroit des forces policières, notamment en refusant d'obtempérer, en débordant les agents, et en sabotant généralement les démarches d'application de la loi», disait la police en matinée.
Le SPO dit avoir déployé tous les agents disponibles au cours de la nuit. «Nous avons un plan pour mettre fin à cette occupation illégale, et nous attendons les renforts nécessaires pour y arriver», assure-t-il.
Des manifestations se sont notamment déroulées à Montréal, Halifax, Fredericton et Regina.