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Pour l'instant, on ne lui connaît pas d'opposant.
La présidente de la FTQ, Magali Picard, va solliciter un second mandat à la tête de la plus grande centrale syndicale du Québec.
Elle a confirmé l'information, jeudi, en entrevue, après l'avoir annoncé à des représentants des grands syndicats affiliés à la centrale syndicale.
Le congrès de la FTQ aura lieu en novembre prochain. Pour l'instant, on ne lui connaît pas d'opposant.
Mme Picard avait été la première femme, et Autochtone, élue à la tête de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, en janvier 2023. Elle avait succédé à Daniel Boyer, qui avait pris sa retraite.
«Ça passe vite! Ça fait plus de deux ans, maintenant, que je suis en poste; c'est comme si ça faisait deux semaines. Il y a encore beaucoup de pain sur la planche dans les projets et les objectifs qu'on s'est donnés», a-t-elle lancé, débordante d'énergie.
Pourquoi avoir choisi de continuer son combat plutôt que de rester loin du tumulte et des critiques constantes adressées aux syndicats?
«J'aurais pu. J'aurais pu, mais ça ne me ressemble pas. Et j'aurais eu l'impression de quitter le navire, alors qu'on est en pleine tempête», a justifié Mme Picard.
La tempête, c'est en bonne partie le projet de loi du ministre du Travail, Jean Boulet, qui limite le droit de grève et qui a soulevé l'ire de tous les syndicats, tant du privé que du public. Elle le qualifie encore d'«attaque frontale» contre les droits des travailleurs.
«Si le gouvernement ne fait pas marche arrière avec ce projet de loi, ça deviendra un enjeu politique lors de la prochaine campagne électorale» et les autres partis politiques seront invités à s'engager à l'abolir, affirme la présidente de la FTQ.
«La journée où les syndicats ne seront plus capables de négocier d'égal à égal et qu'on va essuyer des reculs et des appauvrissements, lorsqu'on va négocier des contrats de travail, ce sont tous les Québécois et les Québécoises qui vont payer la facture. Alors, j'ai envie de faire partie de cette lutte-là», lance-t-elle.
Et il y a aussi les compressions budgétaires dans les services publics et la guerre tarifaire lancée par l'administration Trump contre le Canada. La FTQ représente plusieurs dizaines de milliers de travailleurs dans le papier, la forêt, l'aluminium, la métallurgie, le transport, les ports, l'aéronautique, l'énergie.
Le contexte sociopolitique est aussi marqué par une montée de la droite au Québec et au Canada.
«Pour moi, c'est clair que les leaders syndicaux, comme moi, depuis les vingt dernières années, on n'a pas été très bons pour faire de l'éducation, de la sensibilisation; on n'a pas été assez proche de notre monde. Et je prends absolument sur mes épaules ce constat-là», a-t-elle lancé.
Quant au numéro deux de la FTQ, Denis Bolduc, il n'a pas encore fait part de sa décision, à savoir s'il sollicitera ou non un autre mandat comme secrétaire général de la centrale de plus de 600 000 membres.