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L'Université de Toronto espère toujours parvenir à un règlement «à l'amiable».
L'Université de Toronto a annoncé lundi qu'elle demandera une injonction pour ordonner rapidement le démantèlement du campement propalestinien installé sur son campus depuis plus de trois semaines.
Mais les manifestants ont aussitôt déclaré qu'ils étaient prêts à riposter avec leur propre équipe juridique et ils ont refusé de quitter les lieux, ignorant le délai fixé à lundi matin dans un avis d'intrusion envoyé vendredi.
Dans une déclaration publiée lundi matin, le président de l'université, Meric Gertler, a soutenu que la direction demandait au tribunal une conférence préparatoire accélérée pour sa demande d'injonction.
En attendant, M. Gertler souligne que l'université poursuit les discussions avec des étudiants représentant les occupants du campement. Il espère toujours parvenir à un règlement à l'amiable.
Le président de l'université indique que les deux parties ont tenu une rencontre «longue et productive» dimanche et il prévoyait une nouvelle rencontre lundi.
Les responsables de l'université avaient publié vendredi un avis d'intrusion ordonnant aux manifestants de démanteler le campement avant 8 heures lundi matin.
Les autorités ont par la suite prévenu, dimanche, qu'elles demanderaient une injonction au tribunal si les manifestants ne se conformaient pas à l'avis d'intrusion sur la propriété de l'université.
Les manifestants, qui ont installé des tentes dans un vaste espace vert au coeur du campus du centre-ville le 2 mai dernier, sont restés sur le site lundi matin et ont été rejoints par des professeurs et des organisations syndicales pour un rassemblement devant l'édifice du «Convocation Hall», alors que le délai fixé à 8 h lundi était écoulé.
Les manifestants ont brandi des drapeaux et se sont blottis sous des parapluies alors que la bruine se transformait en averse plus forte pendant le rassemblement.
Sara Rasikh, l'une des porte-parole de la manifestation, a déclaré à la foule que les manifestants avaient essayé pendant des mois d'amener l'université à écouter leurs revendications, mais n'avaient reçu une réponse qu'après avoir installé le campement.
«La raison en est que la force du peuple menace l'université. Elle menace la légitimité de cette institution», a déclaré Mme Rasikh lundi.
Mme Rasikh soutenait dimanche que le groupe disposait de sa propre équipe d'avocats prêts à répondre à une demande d'injonction de l'université.
«Le fait que (les administrateurs de l'université) veuillent que la police vienne nous expulser après nous avoir dit qu'ils voulaient mettre fin aux choses de manière pacifique, cela n'a tout simplement pas de sens, a-t-elle plaidé. Mais ça ne change rien au fait que nous resterons fermes dans nos revendications.»
Les manifestants et les administrateurs de l'université avaient tenu une rencontre dimanche après-midi, au cours de laquelle les manifestants ont présenté ce qu'ils ont décrit comme une «contre-offre», appelant l'université à divulguer ses investissements publics dans les entreprises qui profitent de l'offensive israélienne à Gaza.
Les manifestants demandent également à l'Université de Toronto de créer un groupe de travail conjoint pour examiner les investissements privés. Ils réclament finalement que l'établissement rompe ses liens avec deux institutions universitaires israéliennes en particulier.
Jeudi dernier, l'université avait fait une offre aux manifestants, qui disposaient de 24 heures pour répondre. L'établissement proposait de former un groupe de travail pour examiner les options de divulgation de ses investissements, mais ne promettait pas de mettre fin à tout partenariat avec des universités israéliennes.
Natalie Rothman, professeure d'histoire à l'université et membre du réseau des professeurs juifs, s'est dite «indignée» lorsque l'établissement a envoyé un avis d'intrusion.
«Il s'agit d'une manifestation pacifique. Nous sommes ici depuis le premier jour, cela n'a été qu'un modèle de ce que devrait être l'université en matière de véritable apprentissage, de vraie solidarité, de vraie communauté», a déclaré Mme Rothman lors du rassemblement de lundi.
«Et le fait que l'université menace les étudiants, le personnel et les professeurs de mesures disciplinaires s'ils manifestent pacifiquement, conformément aux droits garantis par la Charte et à l'énoncé de mission de l'université, c'est absolument scandaleux.»
La ministre ontarienne des Collèges et Universités, Jill Dunlop, a déclaré lundi qu'elle appuyait le démantèlement. «La collation des grades approche et c'est une question de sécurité. Nous voulons nous assurer que les familles se sentent en sécurité sur le campus et ne soient pas intimidées pour assister aux cérémonies.»
Pendant ce temps, les manifestants à l'Université McMaster de Hamilton ont décidé de mettre fin à leur campement après avoir conclu une entente avec l'université la semaine dernière.
Un communiqué publié par le groupe ne précise pas les termes de l'accord, mais le qualifie d'«avancée significative», même si ses exigences n'ont pas toutes été satisfaites.