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Les troupes ukrainiennes, dépassées mais déterminées, ont ralenti l'avancée de la Russie et se sont accrochées à la capitale et à d'autres villes clés - du moins pour le moment.
Se battant à armes inégales, mais gonflées à bloc par la détermination, les forces ukrainiennes ont réussi à ralentir la progression russe et à garder le contrôle de leur capitale et d’autres villes de premier plan, du moins pour le moment.
Confronté à une résistance sans précédent et matraqué par des sanctions draconiennes, le président russe Vladimir Poutine a placé en état d’alerte les forces nucléaires de son pays, laissant planer la menace d’une escalade inimaginable du conflit.
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Les explosions et les échanges de tirs qui retentissent depuis le début de l’invasion la semaine dernière semblaient moins intenses pendant la nuit, à Kiev, en marge d’une rencontre entre des délégués russes et ukrainiens près de la frontière avec le Bélarus.
Des familles ukrainiennes terrifiées se terraient dans des abris, des sous-sols et des couloirs. Un bilan exact est difficile à obtenir, mais le responsable onusien des droits de la personne a dit que 102 civils ont été tués et des centaines d’autres blessés, tout en prévenant que le bilan réel était probablement beaucoup plus élevé. Le président ukrainien a annoncé qu’au moins 16 enfants ont perdu la vie.
Crédit photo - Emilio Morenatti pour l'Associated Press
Plus de 500 000 personnes ont fui le pays depuis le début de l’invasion, a dit lundi un autre responsable onusien, en plus des millions de personnes qui ont été chassées de chez elles.
La Banque centrale de Russie a tenté lundi de renflouer le rouble qui s’effondre, pendant que les États-Unis et l’Union européenne accéléraient les expéditions d’armes à destination de l’Ukraine. Si ces mesures visent à endiguer l’agressivité de M. Poutine, elles pourraient aussi l’acculer au pied du mur.
À Kiev, de longues files se sont formées aux portes des supermarchés lundi, quand on a permis aux résidents de sortir des abris contre les bombardements pour la première fois depuis qu’un couvre-feu a été imposé samedi.
Le calme relatif de lundi ne devrait pas durer. Un responsable américain du renseignement a dit, sous le couvert de l’anonymat, que des troupes bélarusses pourraient entrer en Ukraine dès lundi.
L’essentiel des forces russes se trouverait maintenant à 30 kilomètres au nord de Kiev, selon le ministère britannique de la Défense. Si leur progression a été ralentie par la résistance ukrainienne, cela pourrait changer quand elles se seront adaptées à la situation.
Les puissances occidentales ont gelé les réserves russes de capitaux, menaçant de mettre l’économie du pays à genoux. Les Russes ont retiré leurs épargnes et ont tenté de convertir les roubles en dollars et en euros, pendant que les entreprises russes tentaient de protéger leurs finances.
En plus des sanctions, les États-Unis et l’Allemagne ont annoncé l’envoi d’armes, dont des lance-missiles portables sol-air Stinger. L’Union européenne, qui a été fondée pour assurer la paix sur le continent après la Deuxième Guerre mondiale, fournira à l’Ukraine une aide létale pour la première fois de son histoire, notamment des munitions et des armes antichars. Au moins un pays occidental étudierait une requête ukrainienne pour des avions de combat.
Les ministres européens de la Défense devaient se rencontrer lundi pour discuter de la meilleure façon d’acheminer les armes promises à l’Ukraine. Reste maintenant à voir quel impact cela aura face à la puissante machine militaire russe.
Paraissant de plus en plus instable, M. Poutine a tracé un lien direct entre les sanctions infligées à son pays et sa décision de mobiliser les forces nucléaires russes. Des responsables américains et britanniques ont toutefois minimisé l’importance de la décision de M. Poutine, et ses implications concrètes ne sont pas claires.
Les États-Unis et la Russie ont typiquement des forces terrestres et sous-marines nucléaires qui sont prêtes au combat en tout temps, mais les bombardiers et les autres aéronefs aux capacités nucléaires ne le sont pas.
Le ministre ukrainien de la Défense fait partie de la délégation envoyée par son pays. En revanche, M. Poutine a choisi son conseiller pour la culture, un émissaire improbable pour mettre fin au conflit et un signe de la manière dont Moscou voit la rencontre.
Les 193 membres de l’Assemblée générale des Nations unies doivent se rencontrer d’urgence lundi pour discuter de la crise ukrainienne.
Face au siège de la capitale ukrainienne, l’armée russe a offert aux résidents de quitter Kiev par le biais d’un corridor de sécurité, ce qui porte à croire qu’un nouvel assaut est imminent.
La ville compte quelque trois millions d’habitants et les responsables distribuent des armes à tous ceux qui veulent la défendre. L’Ukraine relâche aussi les prisonniers qui ont une expérience militaire et qui sont prêts à se battre, et elle forme la population à la confection de bombes incendiaires.
Des combats ont aussi éclaté dans la deuxième plus grande ville du pays, Kharkiv, et des ports stratégiques du sud du pays ont été attaqués par les forces russes.
Un militaire ukrainien passe devant un véhicule militaire russe désactivé en périphérie de Kharkiv. | Crédit photo - Vadim Ghirda Associated Press
L’armée russe a affirmé lundi avoir pleinement pris le contrôle de l’espace aérien ukrainien après avoir pilonné ses bases aériennes et des défenses antiaériennes. Des responsables américains ont dit dimanche que Moscou ne contrôle pas pleinement le ciel ukrainien.
À Marioupol, où des Ukrainiens se défendaient avec l’énergie du désespoir, une équipe médicale tentait de raviver une fillette de six ans vêtue de pyjamas de licorne qui a été mortellement blessée par les bombardements russes.
Pendant les manœuvres, un médecin portant une combinaison médicale bleue et qui oxygénait la fillette a regardé directement dans une caméra de l’Associated Press qui capturait la scène.
«Montrez ça à Poutine, a-t-il dit avec colère. Les yeux de cette enfant, et les médecins qui pleurent.»
Leurs efforts ont été infructueux. La fillette reposait sur une civière, recouverte de son manteau ensanglanté.
Par - Jim Heintz, Yuras Karmanau, Vladimir Isachenkov et Dasha Litvinova.