L'Ukraine a besoin de plus de 100 milliards de dollars pour financer sa défense en 2026, en pleine invasion russe, a déclaré samedi son ministre de la Défense, Denys Chmygal.
«Si la guerre continue, nous aurons besoin d'un minimum de 120 milliards de dollars pour l'année prochaine», a-t-il déclaré, à un moment où les efforts de paix, pilotés par Washington, sont dans l'impasse.
Même dans l'hypothèse d'un arrêt des combats, «nous aurons besoin d'une somme un peu moins importante» pour «maintenir notre armée» à niveau en cas de nouvelle attaque russe, a-t-il ajouté lors de la conférence annuelle Yalta European Strategy à Kiev.
Le ministre n'a pas précisé quelle part de cette somme allait pouvoir obtenir par ses propres moyens l'Ukraine, confrontée depuis février 2022 à une invasion russe dévastatrice et extrêmement dépendante du soutien militaire et économique extérieur.
Les États-Unis, qui étaient le principal fournisseur d'armes de l'Ukraine sous la présidence de Joe Biden, ont cessé ce soutien après l'arrivée au pouvoir en janvier de son rival, Donald Trump. Les livraisons américaines dans ce domaine doivent désormais être payées par les alliés européens de Kiev.
«L'Ukraine consacre 31% de son PIB à la défense, c'est la part la plus élevée du monde», a de son côté souligné la députée Roksolana Pidlasa, la cheffe de la commission budgétaire du Parlement.
Selon elle, «un jour de guerre coûte 172 millions de dollars» à l'Ukraine actuellement contre 140 millions de dollars il y a un an.
La Russie a dépensé 150 milliards de dollars pour la guerre l'an dernier, un montant que Kiev «ne peut pas égaler», a encore soutenu la députée.
«Si nous dépensons moins d'argent que la Russie, alors nous commencerons à payer avec nos territoires et, plus important, avec nos vies», a de son côté renchéri M. Chmygal.
Il a plaidé en faveur de l'utilisation de quelque 250 milliards d'euros, incluant 210 milliards d'euros se trouvant en Belgique, d'actifs russes gelés en Occident depuis le début de l'invasion, afin de financer la défense ukrainienne.
Au grand dam de Kiev, les Occidentaux ont jusqu'ici refusé de le faire.
Mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé que l'Union européenne allait utiliser les intérêts de ces avoirs pour accorder un nouveau «prêt de réparation» à l'Ukraine mais sans toucher à ces actifs eux-mêmes.
«C'est le problème numéro un, pour nous tous, de trouver une solution politique et juridique» pour utiliser ces actifs, a commenté Denys Chmygal, disant soutenir leur «confiscation» complète ou partielle.
