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L'incursion de Kyiv dans l'ouest de la Russie entrait mardi dans sa troisième semaine.
Les forces ukrainiennes ont détruit ou endommagé les trois ponts sur la rivière Seïm, dans l'ouest de la Russie, selon des sources russes, alors que l'incursion de Kyiv dans l'ouest de la Russie entrait mardi dans sa troisième semaine.
L'incursion de Kyiv dans la région russe de Koursk change la trajectoire de la guerre et remonte le moral de la population ukrainienne, lasse du conflit, bien que l'issue de l'incursion - la première attaque contre la Russie depuis la Seconde Guerre mondiale - reste impossible à prédire.
Même si l'Ukraine salue son succès sur le territoire russe, l'avancée russe dans l'est de l'Ukraine est sur le point de revendiquer un autre centre clé, la ville de Pokrovsk.
Les attaques de l'Ukraine sur les trois ponts sur la rivière Seïm à Koursk pourraient potentiellement piéger les forces russes entre la rivière, l'avancée ukrainienne et la frontière ukrainienne. Déjà, elles semblent ralentir la réponse de la Russie à l’incursion de Koursk, lancée par l’Ukraine le 6 août.
Au cours du week-end, le commandant de l’armée de l’air ukrainienne a publié deux vidéos de ponts sur la rivière touchés. Des photos satellites de Planet Labs PBC analysées mardi par l’Associated Press ont confirmé qu’un pont dans la ville de Glushkovo avait été détruit.
Un enquêteur militaire russe a confirmé lundi que l’Ukraine avait «totalement détruit» un pont et en avait endommagé deux autres dans la région. L’étendue des dégâts reste incertaine.
«À la suite de bombardements ciblés avec l’utilisation de roquettes et d’armes d’artillerie contre des bâtiments résidentiels et des infrastructures civiles dans le village de Karyzh… un troisième pont sur la rivière Seïm a été endommagé», a déclaré le représentant anonyme du Comité d’enquête russe dans une vidéo publiée sur la chaîne Telegram du présentateur de la télévision d’État russe Vladimir Soloviev.
Les blogueurs militaires russes Vladimir Romanov et Yuri Podolyaka et plusieurs chaînes Telegram pro-guerre de premier plan en Russie ont également affirmé que le troisième pont avait été ciblé et endommagé. La publication de M. Podolyaka a été partagée par Roman Alekhin, conseiller du gouverneur régional par intérim de Koursk.
Depuis le début de l'incursion dans la région de Koursk, l'armée ukrainienne a saisi 1250 kilomètres carrés et 92 colonies, a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
M. Zelensky a affirmé ces derniers jours que l'opération visait à créer une zone tampon qui peut empêcher de futures attaques contre son pays de l'autre côté de la frontière, et que l'Ukraine capturait un grand nombre de prisonniers de guerre russes qu'elle espère échanger contre des Ukrainiens capturés.
TASS, une agence de presse d'État russe, a rapporté que 17 personnes sont mortes et que 140 autres ont été blessées lors de l'incursion ukrainienne, citant une source anonyme du service médical russe. Sur les 75 personnes hospitalisées, quatre sont des enfants.
Le ministère russe des Situations d'urgence a déclaré mardi que plus de 500 personnes avaient quitté les zones dangereuses de la région de Koursk au cours des dernières 24 heures. Au total, plus de 122 000 personnes ont été réinstallées depuis le début de l'attaque ukrainienne, a-t-il ajouté.
Autre exemple de la guerre menée par l'Ukraine sur le sol russe: un incendie massif a fait rage pour la troisième journée consécutive après qu'un dépôt pétrolier a été touché par des drones ukrainiens.
L'incendie du dépôt de la ville de Proletarsk a ravagé une zone d'un hectare, selon les agences de presse d'État russes. Selon TASS, qui a cité des responsables locaux, 500 pompiers ont participé à l'opération, et 41 d'entre eux ont déjà été hospitalisés pour des blessures.
L'état-major de l'armée ukrainienne a revendiqué dimanche la responsabilité de l'attaque du dépôt pétrolier, qui servait à approvisionner les besoins de l'armée russe, la qualifiant de mesure «visant à saper le potentiel militaire et économique de la Fédération de Russie».
Le président russe Vladimir Poutine a accusé les Ukrainiens de «tenter de déstabiliser (leur) pays» et les a comparés à des terroristes.
«Nous punirons les criminels. Il n'y a aucun doute là-dessus», a déclaré M. Poutine, mardi. Il rencontrait des mères d'enfants tués lors de l'attaque de l'école de Beslan en 2004 par des militants islamistes qui a fait plus de 330 morts.
L'incursion ukrainienne a révélé les vulnérabilités russes, selon des analystes et des responsables ukrainiens.
M. Zelensky a affirmé lundi qu'il pensait que les actions de l'Ukraine contribueraient à dissiper les craintes occidentales d'offrir une aide militaire plus importante à Kyiv.
Certains alliés ont remis leurs armes lentement et ont imposé des limites à la manière dont elles peuvent être utilisées, craignant que le franchissement d'une «ligne rouge» russe puisse conduire à une escalade, voire à une escalade nucléaire.
«Nous avons maintenant réalisé un changement idéologique extrêmement important: le concept naïf et illusoire de soi-disant "lignes rouges" concernant la Russie qui dominait les évaluations de la guerre par certains de nos partenaires s’est effondré ces jours-ci quelque part près de Soudja», a soutenu le président, faisant référence à une ville russe occupée sous contrôle ukrainien.