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La justice a tranché dans le dossier de l'ex-producteur Luc Wiseman, accusé d’attouchements sexuels sur une jeune fille. L’homme de 67 ans écope d’une peine de deux ans moins un jour.
La justice a tranché dans le dossier de l'ex-producteur de télévision Luc Wiseman, accusé d’attouchements sexuels sur une jeune fille. L’homme de 67 ans écope d’une peine de deux ans moins un jour de prison.
Le juge a suivi la suggestion commune dans le dossier, a indiqué la procureure Me Annabelle Sheppard.
Luc Wiseman devra notamment respecter une probation de trois ans assortie de différentes conditions. En vertu de l'article 161 du code criminel, il ne pourra se retrouver en présence physique, faire du bénévolat ou travailler auprès de personnes mineures. Il ne pourra également se retrouver sur le terrain d'une garderie, d'une école, ou d'un terrain de jeu pour enfants.
Le producteur sera également inscrit au Registre national des délinquants sexuels pour une durée de 20 ans. Il lui sera également interdit de communiquer avec la plaignante.
Luc Wiseman avait plaidé coupable le 28 juillet dernier.
L’homme de 67 ans avait alors renoncé à son enquête préliminaire, qui devait à l’origine s’étaler sur deux jours, au palais de justice de Montréal.
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Arrêté en mai 2021, Luc Wiseman faisait face à cinq chefs d'accusation, dont agression sexuelle, contacts sexuels et voies de fait sur une personne âgée de moins de 16 ans.
Deux de ces accusations ont été abandonnées, et Wiseman a été acquitté des accusations de production et de possession de pornographie juvénile.
Luc Wiseman était le président et propriétaire de la maison de production Avanti Groupe, qui produisait notamment la populaire émission «Tout le monde en parle» et d'autres succès comme «La Petite vie».
Il a quitté ses fonctions en raison des accusations portées contre lui.
Le 28 juillet, la poursuite et la défense ont proposé de façon commune une peine de prison ferme de deux deux ans moins un jour, en plus d'une période de probation de trois ans.
La procureure de la Couronne, Me Annabelle Sheppard, avait souligné que la plaignante vivait encore de graves séquelles d'ordre émotif, physique et économique.
«Je ne comprenais pas pourquoi il me touchait au niveau de mes parties intimes», a écrit la victime, qui ne peut être identifiée, dans une lettre lue par Me Sheppard.
Avec son plaidoyer de culpabilité, Luc Wiseman aura évité à la plaignante de témoigner. Il s'est adressé à la cour d'une petite voix: «Je voudrais (...) dire à quel point je regrette les gestes que j'ai commis», a-t-il déclaré.
«Je sais que ce sont des gestes qui sont répréhensibles. J'espère de tout coeur que (la victime) puisse avoir tout le support nécessaire (...) pour l'aider à passer à travers cette épreuve-là», a-t-il ajouté.
Au moment de prononcer la peine, vendredi, le juge Pierre Labelle, de la Cour du Québec, s'est adressé directement à la victime: «Il n'y a rien dans cette décision qui peut effacer ce qui est arrivé», a-t-il dit.
«Je ne peux que souhaiter que vos souffrances puissent diminuer avec le temps, que les gens qui vous entourent vous apportent tout le réconfort (...) nécessaire. Je salue d'ailleurs votre courage d'avoir dénoncé ces gestes.»
Il a expliqué avoir pris en considération les facteurs aggravants et atténuants dans cette affaire, dans le but de livrer une décision juste, proportionnée et personnalisée.
Il estime que les «remords» de l'accusé, qui n'avait pas d'antécédents judiciaires, qui a reconnu sa culpabilité et entrepris une thérapie, sont «sincères». Il considère que le risque de récidive est très faible.
Mais le juge retient également qu'il y a eu une «gradation» dans les gestes, qui ont eu des conséquences graves sur la santé physique et psychologique de la victime, âgée de 12 ans au moment des faits.
Le juge a rappelé que toute infraction de nature sexuelle est grave, et que le silence et la passivité ne sont pas formes de consentement.
«Commettre de tels gestes blesse au plus profond l'intégrité d'une victime», a déclaré le magistrat.
Il a donc retenu la suggestion de la poursuite et de la défense, qui avaient proposé de façon commune une peine de prison ferme de deux ans moins un jour, en plus d'une période de probation de trois ans.
Vendredi, les parties se sont entendues pour dire que Luc Wiseman avait déjà passé l'équivalent de 45 jours en prison.
Avec des informations de Caroline Plante, La Presse canadienne.