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Loto-Québec a les outils nécessaires pour se protéger contre de potentielles représailles russes contre le Canada, sous forme de cyberattaque, assure son président et chef de la direction, Jean-François Bergeron, tandis que des experts mettent en garde contre cette menace qui plane sur les entreprises et organisations canadiennes.
Pour Loto-Québec, être la cible de cybercriminels n'est pas nouveau, explique le dirigeant en entrevue, mardi, dans le cadre du dévoilement de ses résultats trimestriels. «On a des centaines d'attaques tous les jours. On a des équipes qui filtrent ça. Ça, ce n'est pas nouveau. Il n'y a pas de surchauffe à cause de la Russie. On est toujours très vigilant, à l'affût de tout ce qui se passe sur nos réseaux.»
Hydro-Québec, une autre société d'État qui serait une cible encore plus stratégique pour une attaque russe, a décidé de renforcer le nombre de ressources dédiées à la cybersécurité, spécifiquement pour contrer cette menace. Pour sa part, Loto-Québec a les outils nécessaires pour se protéger contre ce type de menace, assure M. Bergeron. «Ce n'est pas plus inquiétant, on est déjà prêt.»
Loto-Québec a aussi décidé de donner un appui «symbolique» à l'Ukraine en annonçant, lundi, qu'elle ne prenait plus de paris sportifs sur les matchs de ligues sportives russes. La décision ne touche pas les joueurs d'origine russe qui jouent dans une autre équipe. «Ce n'est pas une grosse partie du volume, mais c'est quand même 5 % du volume total [des paris sportifs]. C'est symbolique.»
Comme les activités de Loto-Québec se déroulent exclusivement sur le territoire québécois, la société n'a pas l'occasion de sanctionner directement la Russie, comme l'a fait la Société des alcools du Québec (SAQ) qui a retiré les produits russes de ses tablettes. Loto-Québec souhaite toutefois montrer sa solidarité envers le peuple ukrainien. C'est dans cet esprit que les lumières qui illuminent le Casino de Montréal projettent les couleurs bleu et jaune du drapeau ukrainien.
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Les résultats financiers du troisième trimestre, dévoilés mardi, s'approchaient de leur niveau d'avant la pandémie, juste avant la fermeture des casinos en raison de la vague Omicron. Ce portrait permet à M. Bergeron d'envisager la reprise avec un optimisme prudent.
La société d'État a généré un bénéfice net consolidé de 324,7 millions $ au troisième trimestre de son exercice 2021-2022 (du 28 septembre au 27 décembre 2021). Il s'agit d'une augmentation de 120,9 %, ou 177,7 millions $, par rapport à la même période l'an dernier. Les revenus, pour leur part, atteignent 619,9 millions $, ce qui représente une augmentation de 70,1 %, ou 255,5 millions $.
Le bénéfice atteint ainsi 94 % de son niveau d'avant la pandémie (exercice 2019-2020), tandis que ce chiffre est de 90 % pour les revenus. «Malgré la COVID, malgré des limitations, malgré sept jours en moins, on a réussi à dégager des résultats très similaires à avant la COVID, dit M. Bergeron. Ça, c'est encourageant.»
Malgré des ventes inférieures, les dépenses de la société représentent une plus petite part des revenus qu'avant la pandémie. Le ratio de charges totales est de 27,7 % pour les neuf premiers mois de l'exercice, comparativement à 30,6 % pour la période comparable avant la pandémie. «Ça veut dire qu'on a fait un très bon boulot.»
La société a pris des décisions qui lui ont permis de réaliser des «économies importantes». M. Bergeron évoque le retrait d'une partie de l'offre alimentaire et la réduction des heures d'ouverture dans certains établissements. «Certaines économies vont être de nature plus temporelles, comme des dépenses qu'on a repoussées, mais la majorité va être des économies récurrentes. On est très heureux. On va avoir moins de charges pour les prochaines années.»
Les résultats du troisième trimestre comprennent seulement sept jours de la troisième vague de fermeture des salons de jeux et des casinos, qui a commencé le 20 décembre dernier. Ces établissements ont rouvert leurs portes le 28 février dernier, à l'exception du casino de Mont-Tremblant qui l'a fait 3 mars. Il reste près de 20 % des 3800 employés à être rappelés. Certains pourraient cependant choisir de ne pas revenir.
Loto-Québec a appris des cycles de fermeture précédents où elle avait dû composer avec de nouvelles mesures comme les restrictions sur le nombre de personnes dans un espace fermé ou l'adoption du passeport vaccinal. Elle s'adapte beaucoup plus vite à la reprise des activités, a souligné M. Bergeron. «Cette ouverture-là, on était capable d'être prêt en 48 heures. Alors que la précédente, c'était 20 jours et l'autre d'avant un mois et demi.»