Début du contenu principal.
L'Office québécois de la langue française (OQLF) a publié mardi son bilan sur la fréquentation des établissements universitaires selon la langue d'enseignement en 2021-2022. Il s’agit d’un exercice qui perdure depuis 2008.
Voici quelques données émanant de ce portrait.
Le nombre d’étudiants fréquentant les universités francophones au Québec a augmenté de 31,5 % entre 2002 et 2021, passant de 174 434 à 229 324. Une augmentation un peu plus notable a été enregistrée du côté anglophone, alors que le nombre d’étudiants est passé de 56 296 à 76 319.
Donnée marquante, le nombre d’étudiants étrangers dans les universités québécoises a triplé entre 2002 et 2021, passant de 15 907 à 47 860. Il est à noter que la hausse s’est surtout produite entre 2011 et 2021, alors que 23 499 étudiants se sont ajoutés au cours de cette période. La part d’étudiants provenant de l’étranger dans l’effectif total des étudiants universitaires au Québec a également plus que doublé entre 2002 et 2021, passant de 7 % à 16 %.
En août, le gouvernement fédéral évoquait l’idée de plafonner le nombre de visas octroyés à des étudiants étrangers afin de notamment pallier à la crise du logement.
Le scénario avait été plutôt mal accueilli par les administrateurs, les professeurs et les étudiants des universités québécoises.
Ils affirmaient en chœur qu'un tel plafonnement ne contribuerait pas vraiment à remédier à la pénurie de logements, mais nuirait par contre à la recherche universitaire et priverait le Québec d'immigrants qualifiés.
Le recteur de l'Université de Montréal, Daniel Jutras, estime au départ que la crise du logement au Canada n'est pas le résultat de l'augmentation du nombre d'étudiants étrangers admis au pays.
«Ce problème est réel, il est grave, mais c'est un problème qui s'est développé au cours des deux dernières décennies en raison de problèmes structurels qui, à mon avis, ne sont pas directement liés à l'afflux d'étudiants étrangers», déclarait alors M. Jutras en entrevue.
«Réduire le nombre d'étudiants étrangers n'est tout simplement pas une bonne idée, compte tenu de l'importance de leur présence au Canada et des contributions qu'ils apportent», a-t-il déclaré. L'éducation que reçoivent les étudiants étrangers au Canada les prépare aussi à réussir ici au pays, a-t-il ajouté.
Même son de cloche du côté du gouvernement québécois, alors que le premier ministre François Legault et d'autres ministres ont rapidement rejeté cette idée, rappelant à Ottawa que l'éducation est un champ de compétence provinciale.
«C'est au gouvernement du Québec de choisir les mesures, prévenait M. Legault. On est en train de regarder ça, on n'a pas la réponse, mais une chose qui est sûre, c'est que la réponse va venir de Québec, pas d'Ottawa.»
La ministre des Relations internationales, Martine Biron, a de son côté souligné que l'apport d'étudiants étrangers augmentait le nombre de locuteurs francophones au Québec.
Avec des informations de Jacob Serebrin pour La Presse canadienne.