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«Le gouvernement Legault regarde au mauvais endroit et devrait dire la vérité aux Québécois.»
À un mois du dépôt du plan annuel d’immigration, le parti libéral du Québec appelle le gouvernement Legault à prendre en compte l’immigration temporaire et ainsi faire preuve de davantage de planification dans son objectif de réduction du nombre d’immigrants accueillis au Québec.
Selon le porte-parole de l'opposition officielle en matière d'immigration, de francisation et d'intégration, André A. Morin, l’immigration temporaire n’est pas prise en compte par le gouvernement alors qu’elle représente «un nombre important d’immigrants temporaire».
«Le gouvernement Legault regarde au mauvais endroit et devrait dire la vérité aux Québécois, a expliqué André A. Morin à La Presse Canadienne. Dans la planification il ne tient pas compte des (immigrants) temporaires, ce sont des travailleurs et des étudiants et il y en a beaucoup.»
Il demande ainsi au nouveau ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Jean-François Roberge d’être «cohérent» dès son entrée en poste.
«Je réitère ma demande au ministre pour que la population québécoise ait un tableau global et fidèle de ce qui se passe compte tenu des certificats qui sont émis par le Québec», a ajouté André A. Morin.
Au printemps 2023, l’ancien porte-parole du parti libéral du Québec (PLQ) en matière d’immigration, Monsef Derraji, avait déposé un projet de loi dans le cadre de la consultation pluriannuelle pour y inclure les immigrants temporaires.
L’opposition déplore que les certificats d’acceptation du Québec (CAQ) que décerne chaque année la province, pour permettre la venue de travailleurs étrangers temporaires et d’étudiants étrangers, ne fassent l’objet d’aucune planification.
«Il ne suffit pas d’émettre des certificats pour en émettre, il s’agit de voir dans quel domaine il y en a un véritable besoin et c’est la même chose pour les travailleurs pour qu’on soit capable de les intégrer correctement», a déclaré André A. Morin.
Le gouvernement va devoir en tenir compte et aussi rentrer dans un dialogue avec les universités pour savoir dans quel champ d’exercice on a besoin d’étudiants et d’étudiants étrangers donc ça s’appelle de la planification et c’est exactement ce que le gouvernement actuel ne fait pas.
Pour le député de l’Acadie, les barèmes établis dans la planification pluriannuelle du gouvernement quant au regroupement familial sont «trop bas». Il propose ainsi au gouvernement québécois de vider les listes d’attente pour ramener les délais d’attente au même niveau que ceux dans le reste du Canada.
Il indique que le délai pour la réunification familiale est en moyenne de 33 mois au Québec alors qu’il est de 13 mois dans le reste du Canada.
«Ça crée des drames humains, explique André A. Morin. Dans le domaine de l’immigration, il n’y a pas seulement que de chiffres, il y a des humains derrières les chiffres. S’il y a un domaine dans lequel on doit faire preuve d’humanisme, c’est bien celui-là d’où l’importance de planifier.»
Le ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration du Québec (MIFI) n’a pas répondu aux demandes de La Presse Canadienne au moment d’écrire ces lignes.