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«Le temps de la transition est compté.»
Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont averti mercredi les dirigeants haïtiens que le temps presse pour rétablir la sécurité et organiser des élections générales, à l'approche de la date limite pour l'installation d'un nouveau gouvernement.
Le Conseil présidentiel de transition d'Haïti est chargé d'organiser des élections générales avant le 7 février 2026, date à laquelle les neuf membres du Conseil sont censés se retirer.
«Le temps de la transition est compté. Je crains qu'une voie stable vers le rétablissement de la gouvernance démocratique ne se dessine pas encore», a déclaré Carlos Ruiz Massieu, représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour Haïti et chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU mercredi.
La date des élections générales, les premières depuis près de dix ans, n'a pas encore été annoncée, la violence des gangs embrasant la capitale haïtienne et au-delà, mais les préparatifs techniques sont en cours.
Le Conseil électoral provisoire d'Haïti a évalué les centres de vote dans neuf des dix départements du pays, avec quelque 1309 centres identifiés pour environ 6,2 millions d'électeurs.
Le Conseil a déclaré que le premier tour des élections coûterait près de 137 millions $. Le ministère haïtien de la Justice a annoncé mardi soir que plus de 220 partis politiques avaient entamé un processus d'enregistrement.
Mais la violence des gangs persiste: l'ONU a recensé 2123 victimes entre le 1er juin et le 31 août en Haïti, et les meurtres se multiplient dans les départements de l'Artibonite et du Centre.
«Haïti se trouve véritablement à la croisée des chemins», a indiqué Mike Waltz, ambassadeur des États-Unis auprès de l'ONU, lors de la réunion de mercredi. «La communauté internationale doit soutenir Haïti dans sa reprise en main du pays (…) La classe politique et le secteur privé haïtiens doivent également apporter leur contribution pour soutenir un gouvernement démocratiquement élu.»
Le représentant du Royaume-Uni a fait écho aux propos de M. Waltz lors de la réunion et a salué les sanctions en cours contre certains Haïtiens, soulignant qu'il était également important que les futures sanctions ciblent les soutiens économiques et politiques des puissants gangs haïtiens.
La campagne électorale intervient près d'un mois après que le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé la création d'une force dite de répression des gangs, destinée à remplacer une mission plus restreinte, soutenue par l'ONU et dirigée par la police kenyane, en sous-effectif et sous-financée.
On sait peu de choses sur le calendrier de déploiement de cette nouvelle force, qui compterait 5550 hommes, un mandat de 12 mois et le pouvoir d'arrêter des membres présumés de gangs, un pouvoir qui manque à la force actuelle.
La Russie s'est dite mercredi préoccupée par l'implication de mercenaires étrangers en Haïti, dénonçant les meurtres de civils dans la lutte contre les gangs.
L'ONU a indiqué dans un récent rapport que les opérations de drones ont tué 527 membres présumés de gangs et 20 civils, dont 11 enfants, entre le 1er mars et le 20 septembre. Vingt-huit autres civils ont été blessés, dont neuf enfants.
Les gangs contrôlent environ 90 % de Port-au-Prince, et les violences persistantes ont déplacé un nombre record de 1,4 million de personnes à travers Haïti.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre d'abris de fortune est passé de 142 en décembre à 238 depuis le début de l'année.
De janvier à juin, plus de 3100 personnes ont été tuées en Haïti et 1100 autres blessées, selon les Nations Unies.