Début du contenu principal.
Un tribunal sud-coréen a approuvé mercredi l'arrestation de l'ancien président Yoon Suk Yeol pour des accusations liées à sa brève instauration de la loi martiale en décembre. La cour accepte ainsi la demande d'un procureur spécial selon laquelle l'accusé présenterait un risque de destruction de preuves.
M. Yoon, destitué en avril après que la Cour constitutionnelle a confirmé celle-ci, retourne dans un centre de détention près de Séoul après quatre mois à l'extérieur. Il avait été libéré de cet établissement en mars après que le tribunal du district central de Séoul a annulé son arrestation de janvier, lui permettant d'être jugé pour rébellion sans être placé en détention.
L'affaire pénale de l'ancien président est désormais traitée par un procureur spécial qui porte des accusations supplémentaires pour sa politique autoritaire, notamment pour abus de pouvoir, falsification de documents officiels et obstruction à l'exercice des fonctions officielles.
Les avocats de M. Yoon avaient dénoncé la demande d'arrestation comme étant excessive et manquant de preuves.
Arrivé à sa comparution à bord d'une camionnette noire avec ses avocats, l'ancien président déchu n'a pas répondu aux questions avant d'entrer dans le tribunal, à Séoul.
Après une audience d'environ sept heures, Yoon Suk Yeol a ensuite été conduit dans un centre de détention près de la capitale en attendant la décision du tribunal concernant le mandat d'arrêt.
Son dossier pénal est traité par une équipe d'enquêteurs, sous la direction du procureur spécial Cho Eun-suk. Son équipe a dit considérer M. Yoon comme une menace potentielle pour détruire des preuves. Elle l'a interrogé à deux reprises avant de soumettre une demande de mandat d'arrêt à son encontre au tribunal dimanche.
L'ancien dirigeant conservateur a décrit l'imposition de la loi martiale le 3 décembre comme une étape nécessaire pour écraser ses opposants libéraux «anti-État», les accusant d'utiliser leur majorité législative pour entraver son programme. Mais le décret présidentiel n'a duré que quelques heures, après qu'un quorum de législateurs a brisé le blocus de l'Assemblée nationale tenu par des soldats lourdement armés et a voté la levée de la mesure.
Yoon Suk Yeol a été destitué par les législateurs le 14 décembre et inculpé le 26 janvier par le parquet. Ce dernier l'accusait d'avoir orchestré une tentative de rébellion, décrivant son coup de force comme une tentative illégale de s'emparer du pouvoir législatif et des bureaux électoraux ainsi que d'arrêter des opposants politiques. Ces accusations sont passibles de la peine de mort ou de la réclusion à perpétuité.
L'ancien président est également accusé d'avoir appliqué la loi martiale sans respecter la procédure légale requise, notamment la délibération d'un conseil des ministres, et d'avoir déployé illégalement les forces de sécurité présidentielles, les utilisant comme une armée privée, pour bloquer une première tentative des forces de l'ordre de l'arrêter à son domicile début janvier.
Son rival libéral, Lee Jae Myung, qui a remporté les élections anticipées de juin pour le remplacer, a approuvé le mois dernier une loi visant à lancer des enquêtes spéciales de grande envergure contre M. Yoon au sujet de la débâcle de la loi martiale et sur d'autres allégations criminelles impliquant l'épouse de l'ancien président et son administration.