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«Les usagers paient encore une fois les frais de relations de travail qui sont hors de leur contrôle.»
De nombreux utilisateurs de trains de banlieue au pays ont été affectés par le lock-out décrété jeudi par la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC), alors que plus de 9000 employés sont en arrêt de travail.
Selon les estimés des associations d’usagers des transports en commun Trajectoire Québec, TTCriders et Movement: Metro Vancouver Transit, pas moins de 32 000 personnes sont concernées par le conflit de travail, dont 20 000 à Montréal. D’après eux, «les passagers et passagères [se retrouvent] encore à la merci du transport de marchandises au Canada».
«Les usagers paient encore une fois les frais de relations de travail qui sont hors de leur contrôle. Le transport collectif est essentiel!», clament les trois associations dans un communiqué transmis aux médias.
«Il est grand temps de se doter d'infrastructures ferroviaires exclusives aux passagers pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise!», Sarah V. Doyon, directrice générale chez Trajectoire Québec
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D’après les groupes, l’arrêt de travail pourrait effriter la confiance des passagers envers les trains de banlieue et les inciter à utiliser leurs véhicules pour se rendre au travail. « Cette situation est inacceptable dans le contexte de la crise climatique. Nous invitons toutes les parties à trouver une solution à la situation le plus rapidement possible», concluent-ils.
Dans la région de Montréal, Exo a suspendu les lignes 11 (Vaudreuil/Hudson), 12 (Saint-Jérôme) et 14 (Candiac). Des équipes sont présentes dans les gares jeudi et vendredi pour aider les usagers, qui doivent trouver d'autres alternatives. D'ailleurs, les lignes 13 (Mont-Saint-Hilaire) et 15 (Mascouche) continuent de fonctionner normalement.
Des autobus seront disponibles en heures de pointe à partir du 26 août, fait-on savoir. «La fréquence des navettes sera planifiée, mais elles ne seront pas assignées à un horaire précis, dit-on par communiqué. Les alternatives proposées sont limitées en raison de la «capacité financière et opérationnelle» d'exo, ajoute-t-on.
Exo prévient aussi que «le nombre d'autobus disponibles dans la région métropolitaine (est) insuffisant pour remplacer toute la capacité des trains annulés».
Malgré des mois de négociations, le CN, le CPKC et le syndicat des Teamsters n'ont pas réussi à s'entendre sur les termes d'un nouveau contrat de travail avant la date butoir qui avait été fixée à minuit dans la nuit de mercredi à jeudi. Les deux entreprises ont donc mis en lock-out 9300 ingénieurs, conducteurs et ouvriers de triage.
Sur les réseaux sociaux, la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada a publié des photos de ses membres qui ont commencé à mettre en place des piquets de grève d'un bout à l'autre du pays, d’Halifax à Vancouver.
L'agriculture, la construction, l'exploitation minière, l'énergie, le commerce de détail et la construction automobile sont tous des secteurs qui seront affectés par ce conflit de travail.
Aux États-Unis, des compagnies ferroviaires ont également dû détourner des expéditions à destination du Canada. Des entreprises américaines dépendent aussi des deux principales compagnies ferroviaires du Canada pour leurs expéditions, puisque les voies du CN et du CPKC s'étendent jusqu'au golfe du Mexique et, dans le cas du CPKC, jusqu'à plusieurs ports mexicains.
Pendant ce temps, les ports canadiens craignent que les conteneurs s'accumulent sur les quais, puisque les marchandises ne pourront pas être transportées par train après avoir été déchargées des navires. Les ports soutiennent que cela pourrait causer des embouteillages et forcer certains transporteurs à se réorienter vers des terminaux américains.
Avec de l'information d'Audrey Bonaque pour Noovo Info et de La Presse canadienne