Début du contenu principal.
«Nous nous concentrons actuellement sur le recouvrement» des débris, se limite à dire le premier ministre. Le mystère reste entier.
L'objet volant non identifié abattu au-dessus du Yukon cette fin de semaine est l'un des principaux sujets de discussion entre le premier ministre Justin Trudeau et son homologue yukonnais, Ranj Pillai. Les deux élus se sont rencontrés lundi à Whitehorse, dans le cadre des festivités du 50e anniversaire du Conseil des Premières Nations du Yukon.
En point de presse au début de l'après-midi, le premier ministre Trudeau a indiqué que les Forces armées canadiennes et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sont déployées pour la recherche de l'objet non identifié abattu au Yukon.
«Quand un objet représente un danger pour le trafic aérien et les citoyens, nous devons prendre action, et c'est ce que nous faisons», a déclaré M. Trudeau, qui dit prendre la situation «très au sérieux», sans toutefois dévoiler de détails sur la nature exacte de cet objet volant non identifié ni sur la raison de sa présence dans l'espace aérien canadien.
«Nous nous concentrons actuellement sur le recouvrement», s'est limité à dire M. Trudeau, mais a promis que dès que la situation sera plus claire, l’information sera relayée aux citoyens canadiens.
«Évidemment, il y a une sorte de pattern et il y a raison de s'y intéresser et d'y porter attention de très près.»
En effet, quatre objets à haute altitude ont été abattus en Amérique du Nord en un peu plus d'une semaine, le plus récent dans l'espace aérien américain au-dessus du lac Huron, dimanche.
Un avion CP-160 participe aux recherches dans la nature sauvage du Yukon. L'objet a été abattu samedi au-dessus de la partie centrale du territoire, à environ 160 km de la frontière de l'Alaska.
La météo «pose des défis» dans la région, a cependant noté le premier ministre, et la recherche des débris de l'objet pourrait prendre «quelques jours».
À lire également :
M. Trudeau a déclaré dimanche que le Canada et les États-Unis coopéraient et communiquaient constamment sur la situation, ajoutant que les deux pays et le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) prenaient la situation très au sérieux.
Le premier ministre a répété cette ligne lundi et indiqué que le fait que ce soit un appareil américain qui a abattu l'objet volant non identifié n'a rien à voir avec une quelconque faiblesse des forces aériennes canadiennes.
«NORAD est une initiative conjointe (avec les États-Unis)», a insisté M. Trudeau. Tout dépend du contexte, de qui était là au moment où ça se produisait. Nous ne nous concentrions pas sur qui devait avoir le crédit d’abattre l’objet non identifié.»
La ministre de la Défense, Anita Anand, a déclaré samedi que l'objet du Yukon était «potentiellement similaire» au ballon-espion chinois détruit le 4 février, qui a été suivi par un deuxième objet mystérieux abattu au-dessus de l'Alaska vendredi.
Les autorités canadiennes et américaines ont peu parlé des objets et de leurs objectifs au-delà de la surveillance.
Pour les conservateurs, la situation démontre que le Canada doit mieux financer son système d’alerte. «On voit que ce n’est pas seulement des bombardiers stratégiques russes ou chinois qui peuvent venir dans les airs. On voit qu’il y a des cibles comme ça qui ne sont pas faciles à être détectées. Les menaces peuvent être de toutes sortes», a plaidé le lieutenant politique pour le Québec, Pierre Paul-Hus.
Selon lui, les systèmes de défense du Canada sont tous «en piètre état» et la situation actuelle devrait agir comme un «wake up call». M. Paul-Hus a cependant peiné à pointer la faille du Canada.
«L’engagement des cibles a été fait, a-t-il répondu. Les Américains ont réussi à les abattre. Tant mieux. Là maintenant ce que ça démontre, c’est qu’on a besoin d’être à la hauteur. On a besoin d’avoir les équipements efficaces pour détecter même ce genre de cible-là. Le Canada doit être en mesure d’avoir les appareils pour intervenir au même titre que les Américains.»
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s’est également dit préoccupé. «C’est inquiétant parce que ce n’est pas banal qu’on doive envoyer des avions de chasse abattre des objets qui volent au-dessus de l’espace du territoire nord-américain, que ce soit au Canada, aux États-Unis», a-t-il affirmé.
Avec de l'information de Guillaume Théroux pour Noovo Info