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L'Iran reprendra les négociations sur son programme nucléaire avec l'Europe

Ces pourparlers seront les premiers depuis la conclusion d'un cessez-le-feu après une guerre de 12 jours.

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51a64b353a79a6e467688d947f4b5e1ed66f73dc9db7445f710f5699e1447fa2.jpg Sur cette photo publiée par le site officiel du bureau du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, s'exprime lors d'une réunion avec des représentants du pouvoir judiciaire à Téhéran, en Iran, le 16 juillet 2025. (Bureau du guide suprême iranien via AP)

L'Iran a annoncé lundi qu'il reprendrait les négociations sur son programme nucléaire cette semaine avec les pays européens.

Ces pourparlers, qui se tiendront vendredi à Istanbul, seront les premiers depuis la conclusion d'un cessez-le-feu après une guerre de 12 jours menée par Israël contre l'Iran en juin, au cours de laquelle les États-Unis ont également frappé des installations nucléaires en République islamique. Une réunion similaire avait eu lieu dans la ville turque en mai.

Les discussions réuniront des responsables iraniens et des représentants du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne – l'UE Trois – et incluront la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Kaja Kallas.

«L'objet des discussions est clair: la levée des sanctions et les questions liées au programme nucléaire pacifique de l'Iran», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghaei, lors de son point de presse hebdomadaire. Il a précisé que la réunion se tiendrait au niveau des vice-ministres.

Dans le cadre d'un accord de 2015 visant à limiter les activités nucléaires de l'Iran, le pays a accepté de sévères restrictions sur son programme international en échange d'un assouplissement des sanctions. L'accord a commencé à se dégrader en 2018, lorsque les États-Unis s'en sont retirés et ont commencé à réimposer certaines sanctions. Les pays européens ont récemment menacé de déclencher le mécanisme de «snapback» de l'accord de 2015, qui permettrait de réimposer des sanctions en cas de non-respect par Téhéran.

Les États-Unis ont bombardé trois importants sites nucléaires iraniens en juin, alors qu'Israël menait une guerre aérienne contre l'Iran. Près de 1100 personnes ont été tuées en Iran, dont de nombreux commandants militaires et scientifiques nucléaires, et 28 autres en Israël.

Le rapport semestriel au Conseil de sécurité de l'ONU sur la mise en œuvre de la résolution de 2015 approuvant l'accord sur le nucléaire, diffusé lundi, cite une lettre du 9 juin de l'UE Trois saluant les négociations entre l'Iran et les États-Unis.

Le bloc européen a déclaré qu'il explorerait toutes les options diplomatiques «pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire». Mais sans accord satisfaisant, ils envisageraient de déclencher le «snapback» «pour répondre aux menaces à la paix et à la sécurité internationale découlant du programme nucléaire iranien». L'Iran a rejeté les accusations européennes et maintenu qu'il reste déterminé à trouver une solution diplomatique.

Ces échanges ont été exprimés dans une lettre adressée au Conseil par l'ambassadeur de Slovénie à l'ONU, Samuel Zbogar, chargé des questions relatives à la résolution. La lettre citait également l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui estimait qu'au 17 mai, le stock d'uranium iranien était enrichi à 60%, environ 408,6 kilogrammes, soit une augmentation de 133,8 kilogrammes par rapport à son rapport de février. C'était peu de temps avant les bombardements israéliens et américains sur les sites nucléaires iraniens.

Nasser Karimi

Nasser Karimi

Journaliste