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«Ceux qui payent le prix, c’est ceux qui respectent la loi».
Alors que la très grande majorité des dépanneurs du Québec respectent l’interdiction de vendre des saveurs de vapotage, les vapoteries, elles, continueraient de le faire sans égard au règlement.
C’est ce que révèle un récent rapport du Conseil canadien de l’industrie des dépanneurs (CCID). En effet, sur les 392 vapoteries recensées lors d’inspections mystères, 362 (soit 92%) vendent toujours des rehausseurs de saveur pour permettre aux consommateurs d’aromatiser leurs liquides de vapotage sans saveur.
«C’est ce que nous on avait prédit, que les vapoteries essayeraient de contourner (la loi) parce qu’elles n’ont que ça comme produits», a soutenu le vice-président du CCID, Michel Gadbois, en entrevue téléphonique avec Noovo Info.
Du côté des dépanneurs des grandes chaînes, la conformité à la prohibition des saveurs est quasi-parfaite, note le rapport.
Chez les dépanneurs indépendants, environ de 5 à 10% des établissements vendent toujours des produits de vapotage illégaux.
La CCID soutient qu’il existe donc une concurrence «déloyale et injuste» en faveur des vapoteries, alors que les commerces qui ont choisi de se conformer à la loi ont enregistré des pertes de revenus d’environ 40% sur les produits de vapotage, depuis le début de la prohibition, en vigueur depuis le 31 octobre 2023.
À VOIR | Vapotage: des «rehausseurs de saveurs» pour contourner la loi?
Pourtant, les commerces qui enfreignent le règlement pourraient être confrontés à des amendes de plusieurs milliers de dollars. Le problème, ce sont les délais.
«Même si vous donnez des amendes, les amendes ne procéderont pas [...] ils dépassent les délais du style arrêt Jordan, et il n’y a aucune pénalité qui ne s’applique», explique M. Gadbois
C’est pourquoi le CCID propose d’instaurer un système similaire à la Régie des alcools, des cours et des jeux (RACJ) pour venir encadrer la vente de produits de vapotage.
«Comme ça, plutôt que de se foutre de la gueule du gouvernement et de continuer à vendre, ils n’auraient simplement pas le droit. Ça leur prendrait une licence», poursuit-il.
Cette solution serait une victoire pour les dépanneurs qui respectent la loi. Toutefois, M. Gadbois est conscient que la plus grande concurrence se trouve en ligne, là où le gouvernement ne peut intervenir.
Le Québec n’est évidemment pas le seul. Récemment, le Royaume-Uni a commencé à réfléchir à un projet de loi pour éliminer graduellement le tabagisme. Dans sa version initiale, le projet prévoyait des mesures visant à réprimer le vapotage chez les jeunes, comme l'interdiction de la vente de vapoteuses jetables bon marché et la restriction de leurs arômes pour empêcher les enfants de devenir dépendants de la nicotine.
Mais comme chez nous, la vente en ligne demeure un territoire intouchable pour les gouvernements.