L'industrie musicale canadienne a appelé le gouvernement à agir pour lutter contre l'utilisation non autorisée de musique par les systèmes d'intelligence artificielle générative.
Des représentants de groupes de l'industrie musicale ont comparu mercredi à la Chambre des communes devant le Comité permanent du patrimoine canadien, qui étudie les effets de l'IA sur les industries créatives.
Ils soutiennent que l'utilisation non autorisée de musique constitue un vol et demandent aux députés d'agir pour que la protection du droit d'auteur s'applique dans ces conditions.
Ils ont également réclamé des exigences de transparence concernant l'utilisation de matériel protégé par le droit d'auteur par les systèmes d'IA.
La directrice de la Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique a soutenu que les entreprises d'IA devraient être tenues de divulguer les œuvres protégées par le droit d'auteur qui sont ingérées et stockées dans leurs systèmes.
«Sans cette transparence, les titulaires de droits ne peuvent négocier sur un pied d'égalité et ne peuvent prouver quand leurs œuvres sont utilisées», a expliqué Jennifer Brown.
Elle a ajouté qu'un succès de l'approche «mènerait à un marché des licences dynamique où les avantages de l'IA seraient partagés avec ceux qui jouent un rôle essentiel dans son développement».
Music Canada, qui représente les grandes maisons de disques, affirme que le gouvernement doit reconnaître cette utilisation non autorisée comme une violation du droit d'auteur.
Son directeur, Patrick Rogers, a rappelé l'ampleur qu'avait le piratage musical avant que les consommateurs ne se tournent vers les services en ligne respectant les licences musicales.
«Nous sommes à l'ère Napster de l'IA sur le marché. Nous devons atteindre l'étape iTunes avant d'accéder à la diffusion», a-t-il affirmé.
Margaret McGuffin, directrice de Music Publishers Canada, a indiqué que l'industrie musicale dispose déjà de régimes de licences, notamment pour les plateformes en ligne comme TikTok et Instagram.
«Nous sommes déjà dans le domaine des licences. Nous savons comment faire. Et cela doit maintenant s'étendre aux entreprises d'IA», a-t-elle déclaré.
Mme McGuffin a expliqué au comité que le moissonnage de contenu par les grandes entreprises technologiques est si répandu que «presque toutes les chansons jamais écrites par un auteur-compositeur canadien ont déjà été récoltées et volées par ces entreprises d'IA sans consentement, sans mention de source et sans compensation».
