Des groupes de l'industrie bovine indiquent qu'avec l'entrée en vigueur des droits de douane américains de 25 % sur les produits canadiens, ils cherchent à diversifier leurs marchés d'exportation, à transformer davantage de produits au pays et à faire pression pour que les programmes de soutien du gouvernement soient améliorés.
Le secteur du bétail est profondément encré dans les relations économiques entre le Canada et les États-Unis, les animaux étant souvent élevés ici avant d'être envoyés de l'autre côté de la frontière pour être abattus. Le droit de douane est le dernier défi en date pour une industrie déjà confrontée à la sécheresse, au vieillissement de la main-d'œuvre et à d'autres difficultés sur le long terme.
Un cinquième des bœufs prêts à être abattus en Alberta sont exportés aux États-Unis, ce qui représente un pourcentage important du marché du Nord-Ouest Pacifique, a souligné Curtis Vander Heyden, vice-président de l'Alberta Cattle Feeders' Association.
«En une semaine, on retire de 10 à 12 millions $ directement des poches d'un producteur de parcs d'engraissement en Alberta», a prévenu M. Vander Heyden à propos des droits de douane.
«Dans une perspective plus large, cela devient très effrayant pour le contexte économique global de l'ensemble de l'industrie.»
Dennis Laycraft, vice-président de l'Association canadienne des éleveurs de bovins, a dit qu'il aimerait voir le Canada intensifier ses efforts de commercialisation internationale du bœuf canadien.
«La demande mondiale de bœuf croît plus rapidement que la production mondiale de bœuf. Nous sommes très enthousiastes quant à l’avenir, c’est pourquoi il est frustrant de vivre un événement comme celui-ci», a-t-il déclaré.
M. Laycraft a ajouté que les membres de son groupe sont actuellement en Asie afin de développer des relations avec des marchés en croissance, comme le Japon, la Corée du Sud, le Vietnam et Taiwan.
«On ne remplace pas les États-Unis – c’est le plus grand marché au monde – mais nous cherchons où nous pouvons nous diversifier.»
Doug Roxburgh, président d’Alberta Beef Producers, a affirmé qu’il serait difficile de transformer ici tout le bétail élevé au Canada.
«Mais nous voyons de l’intérêt à transformer davantage certains de nos produits et à permettre aux Canadiens de ne pas être confrontés à ce mouvement nord-sud tout le temps», a-t-il indiqué.
M. Roxburgh a noté que son groupe espère également supprimer le plafond du soutien offert par le programme Agri-stabilité, qui vise à protéger les producteurs contre les fortes chutes de revenus et à aligner davantage les programmes d’assurance des prix du bétail offerts au Canada sur ceux des États-Unis.
«Leurs programmes sont beaucoup plus approfondis et beaucoup plus efficaces que les nôtres aujourd'hui et nous espérons que, dans les jours à venir, nous pourrons commencer à voir des améliorations dans ces programmes.»
