Les pompiers français, qui sont parvenus à fixer l'incendie géant survenu mardi dans un massif forestier du sud de la France et espèrent l'éteindre dans les prochains jours, profitent vendredi d'une météo favorable, avant une hausse des températures et un renforcement du vent ce week-end.
L'incendie ne sera pas «déclaré éteint avant plusieurs jours», a prévenu vendredi Christian Pouget, représentant local de l'État, au lendemain de la fixation de l'incendie, ajoutant qu'«il y a encore beaucoup de travail».
«On est dans une phase de surveillance pour vérifier qu'il n'y ait pas des réactivations du feu, des points chauds qui apparaissent. La météo nous aide parce qu'on a un couvert nuageux et une humidité qui est bien remontée», a déclaré sur place le lieutenant-colonel Vincent Fabre, en charge des opérations à l'avant du feu.
Un millier de pompiers restaient engagés vendredi, contre près de 2 000 la veille.
Par la suite, la météo devrait être moins favorable, avec l'arrivée d'une nouvelle vague de chaleur estivale étouffante sur le sud de la France dès vendredi et le vent qui devrait s'intensifier, selon le service météorologique national.
Cet incendie, le plus important depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, a fait un mort, une femme de 65 ans, et 23 blessés : cinq habitants hospitalisés, dont un grièvement brûlé, et 18 sapeurs-pompiers, dont un grave, selon la préfecture.
Parti mardi, l'incendie a ravagé 17 000 hectares de végétation et de pinède, dont 13 000 brûlés, selon la sécurité civile.
«Réchauffement climatique»
D'après les premiers éléments de l'enquête, l'incendie a démarré sur le bord d'une route. Les gendarmes font du porte à porte vendredi dans les communes affectées pour rassembler davantage d'éléments pour l'enquête, a constaté un photographe de l'AFP.
M. Pouget avait précisé jeudi que quelque 2 000 personnes évacuées n'avaient pas encore pu rentrer chez elles.
«Des retours se font au cas par cas, mais il est trop tôt pour envisager une réintégration complète des habitants», a indiqué la préfecture vendredi.

Vendredi matin, 1 300 foyers étaient encore privés d'électricité. Des travaux sur le réseau devraient permettre de ramener ce nombre à 300 vendredi soir, selon la préfecture.
Il s'agit du plus important incendie depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, selon une base de données gouvernementale répertoriant les feux de forêt depuis 1973.
Le premier ministre français François Bayrou a qualifié mercredi l'incendie de «catastrophe d'une ampleur inédite», estimant que l'épisode était «lié au réchauffement climatique» et «à la sécheresse».
Des incendies faisant rage dans l'ouest de la Turquie vendredi ont entraîné l'évacuation de trois villages et la fermeture du trafic maritime dans le détroit des Dardanelles. Un feu de forêt également parti mardi dans le sud de l'Espagne, contraignant plus 1 500 personnes à évacuer, avait été maîtrisé jeudi.
Les experts estiment que le changement climatique causé par l'homme augmente l'intensité, la durée et la fréquence des chaleurs extrêmes qui alimentent les feux de forêts.
