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L'opposition officielle du Québec dit qu'il est temps de vérifier la lutte de la province contre l'exploitation sexuelle des enfants.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
En 2020, une commission spéciale a publié 58 recommandations dans un rapport pour aider à combattre le problème au Québec, considéré comme l'un des pôles de l'exploitation des jeunes au Canada.
Selon la porte-parole libérale en matière de sécurité publique Jennifer Maccarone, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) affirme avoir fait des progrès dans 37 de ces recommandations, mais elle veut avoir une image plus claire de ce à quoi ressemblent ces progrès et où se situent les lacunes.
«Il y a une grande différence entre "J'ai mis de l'argent de côté dans mon budget" et "J'ai accompli ce que j'avais prévu de faire en termes de recommandation pour protéger nos jeunes"», a déclaré Maccarone, la députée de Westmount-Saint Louis. «Nous devons donc faire un suivi avec le gouvernement.»
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Les chiffres de 2013 inclus dans le rapport montrent que, parmi les victimes d'exploitation sexuelle qui se sont manifestées au Québec, 39 % d'entre elles étaient mineures.
Il est difficile de dire comment ce nombre a évolué au cours de la décennie qui a suivi, car les données sont rares.
En effet, une recommandation de la commission, appelée CSESM, était de nommer et de financer une chaire de recherche pour mieux étudier le phénomène.
«Rien ne s'est passé avec ça», a déclaré Mme Maccarone. «Pourquoi pas? Où allons-nous? De quelle aide avez-vous besoin?»
Mme Maccarone appelle à la formation d'un comité non partisan pour aider à répondre à cette question, entre autres.
Un autre domaine qui doit être amélioré concerne l'indemnisation des victimes d'exploitation sexuelle, ajoute Mme Maccarone.
Tel que recommandé par le CSESM, le gouvernement Legault a déposé plusieurs amendements à sa Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels en 2021.
En vertu du projet de loi 84, les victimes de crimes auparavant exemptés de la loi - y compris les victimes d'exploitation sexuelle - pourraient demander une aide financière. Cette aide sert à couvrir les dépenses qui résultent directement d'un crime, comme le soutien psychologique.
Les victimes d'actes criminels ont généralement trois ans pour demander une indemnisation, mais des exceptions sont faites pour certaines infractions, comme les abus sexuels dans l'enfance et la violence conjugale.
Mais comme le souligne Mme Maccarone, les abus sexuels et l'exploitation sexuelle des enfants sont distincts aux yeux de la loi, ce qui signifie que l'indemnisation des victimes d'exploitation n'est pas garantie après ce délai de trois ans.
«C'est l'une des recommandations du rapport qui n'a pas été adoptée, ce qui signifie qu'il y a beaucoup, beaucoup de victimes qui ont été abandonnées», a-t-elle déclaré. «Et nous devons donc découvrir quelles sont les intentions du gouvernement - vont-ils modifier la loi pour prendre en considération cet aspect très important?»
«Si nous ne sommes pas là pour soutenir nos victimes de crimes antérieurs, cela en dit long sur ce que nous allons faire pour soutenir ceux qui vont de l'avant.»
Bien qu'elle ait lancé cet appel lors de la deuxième Semaine nationale de la lutte contre l'exploitation sexuelle des mineurs au Québec, Mme Maccarone a déclaré que c'est une question que les Québécois doivent considérer toute l'année.
«Nous devons constamment avoir cette conversation, nous devons créer cette prise de conscience, cette éducation, nous devons en parler régulièrement. Sinon, de plus en plus de filles vont tomber dans le piège et devenir des victimes», a-t-elle déclaré.
«C'est un piège qui évolue constamment, a-t-elle dit, en particulier avec la prévalence des médias sociaux, où les victimes sont de plus en plus ciblées.»
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«Un exemple de ce à quoi cela pourrait ressembler est une jeune fille qui rencontre un garçon sur Internet. Et il la couvre constamment de compliments, et il dit : "Oh, envoie-moi une photo sexy de toi." Et quand il le fait, elle obtient toutes sortes de récompenses par la suite», énumère Mme Maccarone.
«À partir de là, ça dégénère. Le garçon pourrait demander à la fille une faveur sexuelle, puis rendre cette faveur à quelqu'un d'autre» poursuit-elle ajoutant que «cette personne, le proxénète, finira par isoler la jeune fille.»
«Dans de nombreux cas, ils se réveilleront, puis ils se rendront compte qu'ils sont coincés.»
La Semaine nationale de la lutte contre l'exploitation sexuelle des mineurs se termine le 7 mars.