Les juges de la Cour suprême brésilienne ont voté jeudi en faveur de la condamnation de l'ancien président Jair Bolsonaro pour tentative de coup d'État afin de se maintenir au pouvoir malgré sa défaite électorale de 2022. L'homme politique a été condamné à 27 ans de prison.
L'homme politique d'extrême droite, qui a gouverné le Brésil entre 2019 et 2022, a été reconnu coupable de cinq chefs d'accusation par trois membres d'une commission de cinq juges.
Cette décision ne fera qu'aggraver les divisions politiques et suscitera probablement une réaction négative de la part du gouvernement américain.
L'ancien président de 70 ans est actuellement assigné à résidence. Ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel du verdict devant la Cour suprême plénière, composée de 11 juges.
Le politicien déchu, qui a nié toute infraction, n'a pas comparu devant le tribunal et a envoyé ses avocats.
Le procès a été suivi par une société divisée: certains soutiennent la procédure judiciaire, tandis que d'autres soutiennent encore l'ancien président. Certains sont descendus dans la rue pour soutenir le leader d'extrême droite.
Le procès Bolsonaro a suscité un regain d'intérêt après que le président américain, Donald Trump, a lié l'imposition de droits de douane de 50 % sur les importations brésiliennes à la situation juridique de son allié, qualifiant cette situation de «chasse aux sorcières».
Des observateurs estiment que les États-Unis pourraient annoncer de nouvelles sanctions contre le Brésil après le procès, ce qui aggraverait encore leurs relations diplomatiques fragiles.
Jair Bolsonaro était accusé d'avoir tenté de se maintenir illégalement au pouvoir après sa défaite électorale de 2022 face au président actuel, Luiz Inácio Lula da Silva.
Le parquet l'a inculpé de cinq chefs d'accusation: tentative de coup d'État, appartenance à une organisation criminelle armée, tentative d'abolition violente de l'État de droit démocratique, implication dans des violences et menace grave pour les biens de l'État et le patrimoine classé.
Malgré ses déboires judiciaires, Jair Bolsonaro demeure un acteur politique influent au Brésil.
Le politicien d'extrême droite avait déjà été interdit de se présenter aux élections jusqu'en 2030 dans une autre affaire.
Un débat complet sur la peine est prévu vendredi.
Après cela, l'ancien dirigeant, en difficulté, pourrait être soumis à une pression accrue pour choisir un successeur politique susceptible de défier l'actuel président aux élections générales de l'année prochaine.
Une condamnation pourrait également obliger les législateurs alliés de Jair Bolsonaro à demander une amnistie pour l'ancien président par l'intermédiaire du Congrès.
