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Alexa McDonough, une pionnière de la place des femmes sur la scène politique, s'est éteinte à l'âge de 77 ans.
La nouvelle de sa mort a été confirmée par sa famille qui a précisé que Mme McDonough souffrait de la maladie d'Alzheimer depuis quelques années. Elle avait aussi combattu un cancer du sein en 2013.
Elle est devenue la première femme à diriger un important parti politique au Canada lorsque qu'elle a été élue cheffe du NPD de la Nouvelle-Écosse, en 1980. Elle a occupé ce poste pendant 14 ans.
En octobre 1995, elle succède à une autre femme, Audrey McLaughlin, à la tête du NPD fédéral. Elle parvient à réanimer un parti moribond qui n'avait fait élire que neuf députés aux élections de 1993, l'implantant notamment dans le Canada atlantique. Son grand exploit est de l'implanter dans le Canada atlantique. Le NPD remporte même six des 11 sièges que compte la Nouvelle-Écosse à la Chambre des communes.
«C'est ce qui a brisé le moule de la politique néo-écossaise en place depuis plus d'un sièclew», souligne l'actuel chef du NPD de la Nouvelle-Écosse, Gary Burrill.
Le chef adjoint du NPD fédéral, Alexandre Boulerice, se souvient d'avoir pris sa carte de membre du parti au moment où Mme McDonough en était cheffe, vers la fin des années 1990.
Sans avoir connu intimement l'ancienne leader, il dit garder de bons souvenirs de quelques conversations avec `une dame très fière, très digne. Une femme de cœur, de convictions aussi'.
«Tu savais tout de suite quand tu entendais Alexa qu'elle était là pour les bonnes raisons. Qu'elle était complètement honnête. Qu'elle était complètement dévouée aux plus démunis, à la justice sociale et qu'elle était là pour aider les gens. C'était une dame inspirante», souligne le député de Rosemont--La Petite-Patrie.
Alexa McDonough quittera ses fonctions en 2002 après deux reculs électoraux. Elle demeure toutefois au sein du parti, étant réélue députée en 2004 et en 2006. Elle est porte-parole de son parti en matière de politique étrangère. Elle se retire avant les élections de 2008.
Selon son fils Justin McDonough, sa mère était une politicienne qui aimait établir des consensus et qui a gagné le respect de tous et de chacun au-delà des lignes de parti.
«Une des choses que j'ai apprises d'elle est que l'on peut avoir des conversations courageuses et être en désaccord avec quelqu'un. Cela ne signifie pas que l'on ne doit pas respecter cette personne et que l'on ne va pas reconnaître son opinion, a-t-il dit en entrevue. Cette idée a modelé sa vie politique.»
Plusieurs l'appelaient par son seul prénom. Travailleuse sociale, Mme McDonough a appris la politique au sein du Parti libéral de la Nouvelle-Écosse de passer au NPD provincial en 1974.
Cheffe du parti, elle est devenue la première élue néo-démocrate de la péninsule à siéger à l'Assemblée législative après son élection dans une circonscription d'Halifax en 1981. Elle a été la seule voix de son parti au cours des trois années suivantes.
Mme McDonough a sa démission en 1994 avant de faire le saut sur la scène fédérale. Elle s'est présentée à la course à la direction du NPD en 1995. Elle a causé une certaine surprise en défaisant certains favoris comme Svend Robinson et Lorne Nystrom.
L'actuel premier ministre du Canada, Justin Trudeau, lui a rendu hommage, samedi.
«Le décès d'Alexa McDonough est une immense perte pour notre pays. Elle a changé les choses, marqué l'histoire et levé les obstacles dressés devant les femmes. Mes pensées vont à sa famille, ses amis, ses collègues et tous ceux qu'elle a inspirés dans sa vie au service du public», a-t-il déclaré.
Aux yeux d'Alexandre Boulerice, les principaux legs de Mme McDonough au NPD fédéral auront été de positionner le parti comme étant celui «qui est là pour les travailleurs, pour les plus démunis». Elle aura aussi été une pionnière pour beaucoup de jeunes femmes «qui se reconnaissaient dans le fait qu'il y avait une femme comme cheffe du parti néo-démocrate».