L'Espagne a rejeté la proposition de l'OTAN de consacrer 5 % de son PIB aux besoins en défense, qui doit être annoncée la semaine prochaine, la qualifiant de «déraisonnable».
Dans une lettre adressée jeudi au secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a déclaré que l'Espagne «ne peut s'engager sur un objectif de dépenses précis en termes de PIB» lors du Sommet de l'OTAN qui se tiendra la semaine prochaine à La Haye.
La plupart des alliés des États-Unis au sein de l'OTAN sont en voie d'approuver la demande du président américain Donald Trump d'investir 5 % de leur produit intérieur brut dans leurs besoins militaires et de défense. Début juin, la Suède et les Pays-Bas ont déclaré vouloir atteindre ce nouvel objectif.
L'Espagne est le pays qui dépense le moins parmi les 32 pays de l'alliance militaire, consacrant moins de 2 % de son PIB aux dépenses de défense.
En avril, M. Sánchez a affirmé que le gouvernement augmenterait les dépenses de défense de 10,5 milliards d'euros afin d'atteindre l'objectif précédent de l'OTAN de 2 % du PIB.
Après le lancement par la Russie de son invasion de grande envergure de l'Ukraine, le 24 février 2022, les 32 alliés de l'OTAN ont convenu de consacrer au moins 2 % de leur PIB à leurs budgets militaires. Or, les plans de l'OTAN pour défendre l'Europe et l'Amérique du Nord contre une attaque russe nécessitent un investissement d'au moins 3 %.
L'objectif est désormais de hausser la barre à 3,5 % pour les dépenses de défense de base, notamment pour les chars, les avions de combat, la défense aérienne, les missiles et le recrutement de troupes supplémentaires. Le 1,5 % supplémentaire serait consacré à des projets tels que les routes, les ponts, les ports et les aérodromes, afin que les armées puissent se déployer plus rapidement, ainsi qu'à la préparation des sociétés à une éventuelle attaque.
M. Rutte devait présenter une nouvelle proposition, vendredi, visant à satisfaire l'Espagne. Les alliés européens et le Canada souhaitent finaliser cet engagement budgétaire avant le sommet et éviter tout débat houleux qui pourrait prolonger la réunion. La Pologne et les pays baltes – Estonie, Lettonie et Lituanie – se sont déjà publiquement engagés à atteindre 5 %, et M. Rutte a dit que la plupart des alliés étaient prêts à approuver cet objectif.
Une question importante reste à résoudre: quel délai les pays disposeront-ils pour atteindre les nouveaux objectifs budgétaires? Initialement, l'échéance de 2032 avait été évoquée, mais M. Rutte a prévenu que la Russie pourrait être prête à lancer une attaque sur le territoire de l'OTAN d'ici 2030.
