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Les travaux de réfection du tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine sont partiellement suspendus pour une durée indéterminée en raison de la présence de moisissures dans un corridor de service.
Ce corridor est situé entre les deux tubes en réfection depuis novembre dernier. Il doit permettre aux employés de circuler, mais voilà que certains d'entre eux s'inquiètent pour leur santé. Les travaux sont donc complètement interrompus à l'intérieur du tunnel, ce qui inclut le corridor de service, mais également le tube en rénovation, même si aucune trace de moisissure n'a été détectée dans celui-ci, pour l'instant, indique le porte-parole du ministère des Transports et de la mobilité durable, Gilles Payer, à Noovo Info.
La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a été appelée sur les lieux et une enquête est en cours.
«Le maître d’œuvre a pris entente avec les travailleurs pour faire le point sur la situation. On évalue les mesures sécuritaires de travail à mettre en place», a mentionné une porte-parole à Noovo Info. «Étant donné que les parties se sont entendues entre elles, tel qu'il est prévu par la Loi lorsqu'un travailleur refuse d'exécuter son travail, la CNESST n’est pas en mesure de confirmer la durée de l’arrêt des travaux», ajoute-t-on.
Un manque de planification est en cause, selon le syndicat
Les ouvriers qui travaillent sur le chantier estiment pour leur part que le ministère des Transports ne prend pas le chantier au sérieux. La moisissure aurait été découverte il y a deux semaines, selon la CSN Construction qui estime que cette situation était prévisible.
« On parle d'un tunnel sous l'eau, moi ça ne m'étonne pas qu'il y ait de la moisissure dans un tunnel de 50 ans sous l'eau. Donc est-ce que c'est un chantier qui a été réfléchi convenablement en amont ? J'ai jamais vu personnellement autant de droits de refus (de travailler) sur un seul et même chantier, donc c'est d'autant plus alarmant. Écoutez, on ne parle pas d'un petit chantier! » affirme Félix Ferland, responsable de la Santé et Sécurité du travail à la CSN Construction.
Il faudra des analyses pour déterminer s'il s'agit effectivement de champignons pouvant être nocifs pour la santé humaine. Comme le mentionne la CNESST sur son site, l’exposition aux moisissures n’entraîne pas nécessairement des effets sur la santé. Mais les personnes souffrant de maladies respiratoires, d’allergies ou d’asthme sont «plus susceptibles de développer des problèmes de santé.»
«Des analyses sont en cours» confirme le porte-parole du ministère des Transports et de la mobilité durable, Gilles Payer. Une réunion en haut lieu a eu lieu en fin d'avant-midi mercredi pour décider de la suite des choses. Pour l'instant, les 150 travailleurs qui étaient mobilisés à l'intérieur ont été réaffectés à d'autres tâches à l'extérieur.
Le ministère des Transports et de la mobilité durable estime qu'il est encore trop tôt pour connaître l'impact de cette pause partielle des travaux sur l'échéancier du chantier. Chose certaine, les travaux à l'intérieur seront suspendus pour quelques jours, mais ceux à l'extérieur se poursuivent, précise-t-on. En principe, le calvaire des automobilistes doit prendre fin en novembre 2025.
« Oui, il y a un petit défi de rattrapage, mais il reste encore une bonne marge de manoeuvre. Reste à voir combien de temps vont prendre les firmes spécialisées pour faire les analyses et formuler les recommandations. La sécurité des travailleurs c'est une priorité du ministère, faut pas en douter » affirme le porte-parole du ministère des Transports et de la mobilité durable, Gilles Payer.
Avec des informations de Marie-Pier Boucher et Julien Denis pour Noovo Info