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La CNESST lance un appel à la vigilance, particulièrement en ce qui concerne la sécurité sur les chantiers routiers.
La fin des vacances de la construction rime évidemment avec le retour de milliers de travailleurs et de travailleuses sur les divers chantiers, dont les chantiers routiers. Le Québec ayant été touché par plusieurs accidents impliquant des travailleurs des chantiers routiers – dont plusieurs se sont avérés mortels –, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) lance un appel à la vigilance.
«Le retour des vacances de la construction constitue un moment opportun pour rappeler de ne pas baisser la garde face aux risques présents sur les chantiers. Un accident du travail peut arriver rapidement et entraîner des conséquences importantes», a affirmé Manuelle Oudar, présidente-directrice générale de la CNESST.
Selon des données de la CNESST, en 2022, 215 lésions professionnelles ont été recensées chez les signaleuses et les signaleurs routiers, une augmentation de 258% par rapport à 2017. De ce nombre, 18 lésions professionnelles concernent un heurt entre un signaleur et véhicule ou un équipement mobile, précise la CNESST.
L’organisation souligne que plusieurs accidents «peuvent être attribués à des comportements imprudents et agressifs de la part des automobilistes.»
La CNESST ajoute que plusieurs autres situations peuvent avoir une incidence sur les accidents, par exemple, «une mauvaise signalisation, la proximité des travailleuses et des travailleurs avec la voie ouverte à la circulation, l’intrusion des usagers de la route dans l’air de travail et les manœuvres de recul.»
«Ces accidents peuvent toucher différents corps d'emploi, dont les journaliers, les arpenteurs, les signaleurs routiers, les installateurs de signalisation et les contremaîtres», précise la CNESST dans un communiqué acheminé aux médias.
La CNESST rappelle par ailleurs que les employeurs ont aussi des obligations en matière de prévention, dont la responsabilité d’éliminer à la source les dangers pour la santé et la sécurité des travailleurs.
Parmi les solutions proposées par la CNESST pour diminuer le nombre d’accidents du travail et de décès sur les chantiers routiers on note l’installation d’une signalisation adéquate, l’élaboration d’un plan de circulation visant à éviter les manœuvres de recul sur le chantier et l’implantation de mesures de sécurité pour protéger les personnes qui circulent dans les aires de travail.
Le gouvernement du Québec travaille actuellement avec les parties patronale et syndicale du domaine de la construction afin d’élaborer, de déposer et de faire adopter un projet de loi visant à moderniser l’industrie de la construction. Le but est de donner des outils à l’industrie pour qu’elle puisse réaliser les nombreux chantiers attendus pour les prochaines années, malgré la pénurie de main-d’œuvre.
On estime que le domaine de la construction fera face à un déficit d'employés estimé entre 15 000 et 17 000 travailleurs.
«Malheureusement, il se produit encore trop d'accidents sur les chantiers de construction, un secteur-clé de l'économie québécoise. Devant ce phénomène, il est primordial d'appliquer rigoureusement les mesures de prévention prévues à la loi. Ma priorité est que les travailleuses et travailleurs de la construction puissent évoluer dans un milieu sécuritaire. Nous voulons ce qu'il y a de mieux pour les milieux de travail de ce secteur», a déclaré Jean Boulet, ministre du Travail.