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Les partisans de la destitution des 24 législateurs sont mécontents du blocage par le KMT et ses alliés de lois clés.
Les Taïwanais se rendaient aux urnes samedi pour décider du sort d'environ un cinquième de leurs législateurs, tous issus du Parti nationaliste d'opposition. Ces élections pourraient potentiellement remodeler l'équilibre des pouvoirs au sein de l'Assemblée législative de l'île autonome.
Le Parti démocrate progressiste (DPP), au pouvoir et à tendance indépendantiste, a remporté l'élection présidentielle de l'année dernière, mais les nationalistes, appartenant au parti KMT, proches de la Chine, et le Parti populaire de Taïwan, plus petit, disposent de suffisamment de sièges pour former un bloc majoritaire.
Les partisans de la destitution des 24 législateurs sont mécontents du blocage par le KMT et ses alliés de lois clés, notamment le budget de la défense, et de l'adoption de modifications controversées perçues comme une diminution du pouvoir de l'exécutif, ce qui avantage la Chine, qui considère l'île comme son propre territoire.
Les actions des partis d'opposition ont suscité des inquiétudes chez certains Taïwanais quant à l'intégrité démocratique de l'île et à sa capacité à dissuader les menaces militaires chinoises, ce qui a conduit à des campagnes de destitution. L'ampleur de ces élections est sans précédent : sept autres députés du KMT seront confrontés à des votes similaires le 23 août.
Mais le KMT a accusé le parti au pouvoir de recourir à des représailles politiques après avoir perdu la majorité législative, affirmant que les destitutions sapaient et remettaient en cause le système démocratique taïwanais.
Le KMT détient 52 sièges, tandis que le DPP au pouvoir en détient 51. Pour que le DPP obtienne la majorité législative, au moins six députés du KMT devraient être évincés et le parti au pouvoir devrait remporter toutes les élections partielles, qui devraient se tenir dans les trois mois suivant l'annonce des résultats.
Plus d'un quart des électeurs admissibles de la circonscription doivent voter en faveur de la destitution d'un candidat pour qu'elle soit adoptée, et le nombre total de sympathisants doit être supérieur à celui des opposants.
Si le KMT perd ses sièges lors des élections révocatoires, le parti peut présenter de nouveaux candidats pour les élections partielles et pourrait ainsi les reconquérir.
Devant un bureau de vote de Taipei, des électeurs, jeunes et moins jeunes, faisaient la queue pour voter. Le scrutin sera clos à 16 h, heure locale, et les résultats sont attendus samedi soir.
Ces élections ont exacerbé les tensions entre les partisans du statu quo et ceux d'un renforcement des relations avec Pékin. Les critiques accusent les politiciens pro-chinois de compromettre Taïwan et contestent leurs rencontres avec des responsables politiques de Chine continentale. Or, ces derniers affirment que leurs relations sont essentielles au dialogue, compte tenu du refus de Pékin d'interagir avec le DPP.
Interrogée sur le scrutin de destitution, la porte-parole chinoise du Bureau des affaires taïwanaises, Zhu Fenglian, a affirmé en juin que, depuis l'arrivée au pouvoir du président taïwanais Lai Ching-te, celui-ci cherchait à instaurer la «domination d'un parti unique» et pratiquait la «dictature» sous couvert de «démocratie», a rapporté la chaîne de télévision publique CCTV.
Elle aurait déclaré que le gouvernement de M. Lai n'avait ménagé aucun effort pour réprimer les partis d'opposition et ceux qui soutenaient le développement des relations entre les deux rives du détroit.
Le Conseil des affaires continentales de Taïwan a indiqué mercredi que les autorités chinoises et les médias d'État avaient tenté d'interférer ouvertement dans le scrutin.