Près d’une semaine après les inondations dévastatrices au Texas qui ont causé la mort de 121 personnes, les autorités locales font face jeudi à de nombreuses questions sur leur gestion de la crise et le fonctionnement du système d’alerte.
Une première alerte a été lancée par les services météorologiques nationaux peu après 1H00 du matin vendredi 4 juillet, jour de la fête nationale aux États-Unis. Mais nombre d’habitants du comté de Kerr, épicentre de la tragédie, dormaient ou avaient coupé leur téléphone.
Le shérif du comté, Larry Leitha, a lui été alerté « autour de 4 ou 5 heures du matin » vendredi par des appels aux services de secours, a-t-il précisé mardi lors d’une conférence de presse.
Tandis que les eaux du fleuve Guadalupe, alimentées par des pluies diluviennes, montaient dangereusement - huit mètres en 45 minutes - un pompier local a requis à 4h22 l’envoi d’alertes « code rouge », un message d’urgence sur les téléphones des habitants de Hunt, localité la plus touchée, selon la chaîne texane KSAT.
Or d’après le média local affilié à CNN et ABC, le bureau du shérif aurait demandé au pompier d’attendre, le temps d’obtenir l’autorisation d’un supérieur. Les alertes « code rouge » auraient été transmises au moins 90 minutes plus tard, vers 6h du matin. Et selon KSAT, le message a mis jusqu’à six heures pour parvenir à certains résidents de Hunt.
Interrogé à ce sujet cette semaine, le shérif Leitha a assuré qu’une « chronologie » des réponses apportées aux inondations pendant la nuit serait établie, affirmant que la « priorité » était pour l’heure de « ramener les gens chez eux ».
Les autorités locales ont de nouveau été pressées de questions lors d’une conférence de presse mercredi, ce à quoi le sergent de police Jonathan Lamb a rétorqué que « cette tragédie, aussi horrible qu’elle soit, aurait pu être bien pire ».
Zone inondable
Jeudi, les recherches se poursuivent pour tenter de localiser 173 personnes qui manquent toujours à l’appel et dont la liste « pourrait très probablement s’allonger », selon le gouverneur du Texas, Greg Abbott.
Au total, au moins 121 décès liés aux inondations ont été recensés dans le centre du Texas, selon les autorités locales.
Le comté de Kerr, le plus durement touché, déplore 97 morts, dont 36 enfants, selon le shérif Larry Leitha.
Parmi ces victimes figurent 27 enfants et moniteurs du camp de vacances chrétien pour filles de Camp Mystic, situé sur les rives du fleuve Guadalupe, qui accueillait quelque 750 personnes.
Selon plusieurs médias américains, dont le New York Times qui a analysé des images satellites du camp, 19 cabanons où dormaient les fillettes ont été construits en zone inondable.
Plus de 2000 sauveteurs, policiers et spécialistes ont convergé vers le lieu de la catastrophe, a précisé Jonathan Lamb mercredi, où des hélicoptères, des drones et des équipes cynophiles sont mobilisés depuis plusieurs jours.
Le président Donald Trump doit se rendre au Texas vendredi, une semaine tout juste après la tragédie, accompagné de son épouse Melania.
Les crues subites qui ont frappé la région ont été provoquées par des pluies diluviennes. Il est tombé 225 millimètres de pluie, soit plus d’un quart des précipitations annuelles moyennes.
Les crues soudaines, provoquées par des pluies torrentielles que le sol asséché ne peut absorber, ne sont pas rares.
Mais selon la communauté scientifique, le changement climatique provoqué par l’activité humaine a rendu plus fréquents et plus intenses les événements météorologiques comme les crues ou les sécheresses.
