Politique

L'extrême droite domine le premier tour de l'élection présidentielle en Roumanie

Cette reprise des élections a eu lieu après que le paysage politique roumain eut été bouleversé l'année dernière.

Mis à jour

Publié

Les partisans du candidat à la présidence George Simion réagissent aux résultats des sondages de sortie des urnes, avec en toile de fond des représentations de personnages historiques roumains, devant le siège de l'Alliance pour l'unité des Roumains ... Les partisans du candidat à la présidence George Simion réagissent aux résultats des sondages de sortie des urnes, avec en toile de fond des représentations de personnages historiques roumains, devant le siège de l'Alliance pour l'unité des Roumains (AUR) après la fermeture des bureaux de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle du pays à Bucarest, en Roumanie, le dimanche 4 mai 2025. (Andreea Alexandru/Associated Press)

Le nationaliste d'extrême droite George Simion a survolé dimanche le premier tour de l'élection présidentielle remaniée en Roumanie, selon des données officielles presque complètes. L'élection a eu lieu quelques mois après l'annulation d'un vote qui a plongé ce pays membre de l'Union européenne et de l'OTAN dans sa pire crise politique depuis des décennies.

M. Simion, 38 ans, leader de l'Alliance pour l'unité des Roumains (AUR), devance largement tous les autres candidats, obtenant 40,5 % des voix, selon les données électorales officielles, après le dépouillement de 99 % des bulletins.

Loin derrière, en deuxième position, se trouve le maire de Bucarest, Nicusor Dan, à 20,89 %, et en troisième position, le candidat commun de la coalition au pouvoir, Crin Antonescu, à 20,34 %. Ce dernier a reconnu sa défaite en disant que les résultats étaient irréversibles.

Onze candidats étaient en lice pour la présidence et un second tour aura lieu le 18 mai entre les deux candidats arrivés en tête. À la fermeture des bureaux de vote, environ 9,57 millions de personnes, soit 53,2 % des électeurs inscrits, avaient voté, selon le Bureau électoral central, et 973 000 suffrages ont été exprimés dans des bureaux de vote installés à l'étranger.

Reprise des élections après l'annulation du scrutin

Cette reprise des élections a eu lieu après que le paysage politique roumain eut été bouleversé l'année dernière, lorsqu'une Cour suprême a annulé les élections précédentes, qui avaient vu le candidat d'extrême droite Calin Georgescu arriver en tête du premier tour, suite à des allégations de violations électorales et d'ingérence russe, démenties par Moscou.

Dans un discours préenregistré diffusé après la fermeture des bureaux de vote, M. Simion a soutenu que malgré de nombreux obstacles, les Roumains «se sont soulevés» et «nous nous approchons d'un résultat exceptionnel».

«Je suis ici pour rétablir l'ordre constitutionnel, a assuré M. Simion, arrivé quatrième l'année dernière et qui a ensuite soutenu M. Georgescu. Je veux la démocratie, je veux la normalité, et je n'ai qu'un seul objectif : rendre au peuple roumain ce qui lui a été pris et placer au centre des décisions les citoyens ordinaires, honnêtes et dignes.»

 

Comme dans de nombreux pays de l'UE, le sentiment antisystème est exacerbé en Roumanie, alimenté par une inflation et un coût de la vie élevés, un important déficit budgétaire et une économie morose. Les observateurs affirment que ce malaise a renforcé le soutien aux figures nationalistes et d'extrême droite comme M. Georgescu, qui fait l'objet d'une enquête et est exclu du second tour.

M. Georgescu, qui s'est présenté aux côtés de M. Simion dans un bureau de vote dimanche à Bucarest, la capitale, a qualifié le second tour de «fraude orchestrée par ceux qui ont fait de la tromperie la seule politique d'État», mais a expliqué qu'il était là pour «reconnaître le pouvoir de la démocratie, le pouvoir du vote qui effraie le système, qui le terrifie».

Le mandat présidentiel est assorti d'un mandat de cinq ans et de pouvoirs décisionnels importants en matière de sécurité nationale et de politique étrangère. Méfiance généralisée envers les autorités

M. Dan, mathématicien de 55 ans et ancien militant anti-corruption, fondateur du parti Union pour sauver la Roumanie (USR) en 2016, s'est présenté sur la liste pro-UE «Roumanie honnête».

«Il s'agit de la confiance des Roumains et de nos partenaires dans la démocratie (…) et, à mon avis, c'est un nouveau départ que nous avons tous la responsabilité de mener à bien», a expliqué Dan après la fermeture du bureau de vote.

Stephen Mcgrath

Stephen Mcgrath

Journaliste