Les mines étaient loin d’être déconfites chez les Roses, samedi, malgré un revers crève-cœur qui a mis un terme à la séquence de cinq matchs sans défaite de la formation montréalaise.
La Québécoise Daphnée Blouin a brisé l'égalité à la 87e minute devant famille et amis, et les Tides de Halifax ont gagné 1-0. Elles ont ainsi remporté deux matchs de suite pour la première fois de leur histoire.
De retour en action après une pause de près de trois semaines, les Roses ont été dominantes tout au long du match, qu'elles ont terminé avec 59 % de possession. Elles montraient par ailleurs une fiche de 2-0-2 à leurs quatre dernières parties avant ce duel, mais ont néanmoins été blanchies pour un deuxième match de suite.
Après la rencontre, la milieu de terrain Charlotte Bilbault et l’entraîneur-chef Robert Rositoiu n’avaient que de bons mots pour qualifier la performance du club, avec un petit bémol: le manque d’opportunisme.
«On a tout fait pour marquer, a lancé Rositoiu. Je pense qu’on en a fait assez pour obtenir un meilleur résultat. On a fait un bon match et si on marque et qu'on le gagne, je pense que c'est un excellent match. C’est là où le foot peut être parfois cruel.»
«J’ai vraiment senti mon équipe en contrôle aujourd’hui», a-t-il ajouté.
Les Roses reprendront l’action vendredi soir, alors qu’elles accueilleront l’AFC Toronto, qui occupe la première place au classement de la Super Ligue du Nord (SLN). La formation montréalaise est deuxième, avec quatre points de retard.
«C’est le match le plus important parce que c'est le prochain, comme d'habitude», a déclaré Rositoiu lorsque questionné sur l’importance de ce duel.
Une erreur fatale
Les meilleures occasions de marquer ont été l’affaire des Roses au cours de ce match, mais la gardienne Anika Toth a brillé avec six arrêts, dont deux magistraux en quelques secondes après un coup de pied de coin en deuxième demie.
Les deux clubs semblaient se diriger vers un deuxième verdict nul de 0-0 après celui du 10 mai à Laval, mais la gardienne Anna Karpenko, qui visait un quatrième blanchissage à son huitième départ, a raté une passe de routine à la 87e minute.
Tout près de là, Blouin, entrée dans le match à la 73e minute, a sauté sur l’occasion. L'attaquante a récupéré le ballon et l’a placé dans une cage abandonnée pour inscrire son tout premier but dans la SLN.
«C’est un but qui fait du bien, a reconnu Blouin. Personnellement, ça va me donner du rythme et de la confiance pour les matchs à venir. Mais ça représentait aussi quelque chose de très gros pour l'équipe: notre première série de victoires.»
Dernières dans la SLN en vertu d’un dossier de 3-6-1, les Tides disputaient un deuxième match depuis que Stephen Hart a remplacé Lewis Page comme entraîneur-chef. Le club a gagné ces deux parties, mais le nouveau pilote n’était visiblement pas satisfait, samedi.
«On doit être honnêtes: on n’était pas nous-mêmes en première demie, défensivement et offensivement, a statué l'entraîneur. Je leur ai dit à la mi-temps: "oubliez la tactique, il faut revenir à la base". Aujourd’hui, ça a fonctionné. Aujourd'hui, nous avons eu de la chance.»
Protéger Anna
Bilbault ne s’en cache pas: ce but encaissé lors des dernières minutes et le résultat qui ne reflète pas l’allure de la rencontre sont frustrants. Mais en bonne coéquipière, la Française a livré un vibrant plaidoyer à la défense de Karpenko, qui a effectué quatre arrêts.
«Quand une gardienne a fait une erreur, on le voit tout de suite. Mais voilà, il y a des matchs aussi où on aurait pu perdre si Anna n’était pas dans les buts, a fait valoir Bilbault. Les joueurs qui ne font pas d'erreurs, ce sont des joueurs qui ne prennent pas de responsabilités, qui ne prennent pas d'initiatives.
«Anna a fait son travail. Elle est importante pour tout le monde. Aujourd’hui, je n’ai pas envie qu’on parle d’Anna, j’ai envie qu’on parle du groupe. On n’a pas besoin de ça», a-t-elle martelé.
Même son de cloche du côté de Rositoiu. S’il a refusé de dire qui sera devant les filets contre l’AFC Toronto, il compte bien donner une chance à Karpenko de se racheter.
«On demande à Anna de jouer, on doit accepter qu’elle fasse des erreurs, a-t-il dit. C’est juste que la position (de gardienne) peut punir. On fait totalement confiance à Anna, elle va continuer à être numéro 1. Gabrielle (Lambert) aura des opportunités parce qu’elle mérite de jouer, mais rien ne change.»
Des conditions difficiles
Devant déjà composer avec le fait qu’elles n’avaient pas joué depuis le 22 juin, les joueuses des Roses ont également été confrontées – tout comme celles des Tides – à la chaleur étouffante. Le mercure a indiqué 32 degrés Celsius pendant tout le match, et de nombreuses pauses d’hydratation ont été nécessaires.
Si, du côté des Roses, on a salué le travail des préparateurs physiques, Hart, dans l’autre clan, a déclaré que les conditions n’étaient pas saines pour les joueuses.
«Cette chaleur, ce n’est pas sain – pour les deux équipes. Ce n’est pas sain, a déclaré Hart. Il fait 10 degrés plus chaud sur la surface synthétique que dans l’air ambiant. Ça veut dire qu’il faisait plus de 40 degrés sur le terrain. Ça ne peut pas être sain.»