Début du contenu principal.
La Saint-Valentin est habituellement une date que les restaurateurs encerclent sur leur calendrier. Mais, est-ce encore le cas en 2022, en raison des mesures encore en place pour lutter contre la pandémie de COVID-19?
«La soirée ne sera pas bonne, prédit Bil Prat, le chef de la direction de la chaîne Chef Inspired Group of Restaurants. Les ventes chutent radicalement en hiver. Nous avons besoin de la Saint-Valentin pour nous en sortir. Mais cela sera pire qu'une soirée normale, car tout le monde vient en couple».
Le problème, explique-t-il, vient du fait que la distanciation physique s'applique aux tables, et non aux gens.
«Toutes les réservations sont pour des couples, pas pour des groupes ou des familles. Et on doit quand même maintenir une distance de deux mètres entre les tables, mentionne M. Prat. Je ne peux rien faire avec mes tables de quatre ou de six. Je ne peux pas les déplacer.»
Des milliers de restaurants ont fermé définitivement leurs portes depuis le début de la pandémie. D'autres ont pu résister grâce à des aides gouvernementales, à l'endettement ou à leur cran, mais ils doivent aujourd'hui faire face à une inflation galopante, un manque de main-d'œuvre et une incertitude perpétuelle.
Les occasions spéciales, comme la Saint-Valentin ou la Saint-Patrick, aident les restaurants à passer à travers de l'hiver. Ces journées sont cruciales après un temps des Fêtes particulièrement difficile, disent des intervenants du milieu.
«Une majorité de restaurants ont dû subir un nombre élevé d'annulations à cause d'Omicron en décembre, lance Mark von Schellwitz, un vice-président de Restaurants Canada. C'est pour ça que des occasions comme la Saint-Valentin seront très importantes cette année.»
Au Québec, les restaurants ont rouvert les portes le 31 janvier à 50 % de leur capacité, mais ils devront patienter jusqu'au 28 février avant de pouvoir fermer à 1h. Depuis samedi, la limite imposée aux tables est de 10 personnes (ou les occupants de trois résidences).
Le passeport vaccinal demeure obligatoire.
Le déconfinement est comme chant d'oiseau aux oreilles de certains.
«Les restaurants ont toujours hâte à la Saint-Valentin, constante Martin Vézina, le vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l'Association Restauration Québec. Ce serait mieux si nos capacités n'étaient pas limitées, mais cela a des chances d'être une bonne soirée.»
M. Vézina dit que les restaurants québécois ne pourraient pas résister à une autre fermeture de leur salle à manger.
«On devra penser autrement, parce qu'on ne peut pas s'attendre à ce que les restaurants ferment de nouveau. On doit donner une certaine stabilité à nos employés.»
L'Alberta a mis fin cette semaine au passeport vaccinal; la Saskatchewan l'imitera à compter de lundi.
«Il était temps, lance Leslie Echino, la propriétaire d'Annabelle's Kitchen, de Calgary. Tous ceux à qui j'ai parlé sont emballés de revoir des gens sur les banquettes. Peu s'en inquiètent.», de Calgary.
Dans la province, les restaurants peuvent fonctionner à capacité maximale.
«Mon restaurant de quartier est rempli, vraiment rempli, dit Mme Echino. Les gens sont si heureux de sortir de chez eux.»