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Au cours des dernières 48 heures, des rebelles houthistes ont arrêté deux autres membres du personnel des Nations unies et perquisitionné les domiciles de plusieurs autres au Yémen. Il s'agit du dernier événement d'une série qui contraint l'organisation mondiale à réévaluer son fonctionnement dans ce pays déchiré par la guerre.
L'arrestation de deux membres du personnel a été confirmée vendredi par Farhan Haqq, porte-parole adjoint de l'Organisation des Nations unies (ONU). Trois responsables du Programme alimentaire mondial ont confirmé que les perquisitions aux domiciles du personnel yéménite et dans les locaux de l'ONU ont eu lieu jeudi et vendredi. Ces responsables ont requis l'anonymat, n'étant pas autorisés à s'exprimer sur le sujet.
«Depuis 2021, les autorités de facto ont pris plusieurs mesures qui ont rendu de plus en plus difficile pour l'ONU de fournir une assistance aux Yéménites, a expliqué M. Haqq aux journalistes. Ces actions nous obligent à réévaluer notre façon de travailler dans les zones contrôlées par les Houthistes.»
Cette détention marque la dernière d'une série d'escalades de la part du groupe armé contre les travailleurs humanitaires nationaux et internationaux. Ces derniers mois, les rebelles ont pénétré de force et occupé des locaux de l'ONU, notamment à Sanaa, la capitale, où ils ont saisi des biens et arrêté à plusieurs reprises du personnel.
Cinquante-cinq membres du personnel sont actuellement détenus par les Houthistes, ainsi que d'autres membres d'organisations non gouvernementales et de la société civile de diverses missions diplomatiques.
Les rebelles ont libéré mercredi une dizaine d'employés internationaux et autorisé trois autres à circuler librement dans le complexe de l'ONU, après les avoir détenus dans les locaux de Sanaa la fin de semaine dernière.
Les 12 employés internationaux ont quitté Sanaa à bord d'un vol humanitaire de l'ONU, certains étant transférés en Jordanie pour y poursuivre leur travail.
«L'ONU, à tous les niveaux, reste saisie de cette affaire et est en contact permanent avec les autorités compétentes à Sanaa, ainsi qu'avec les États membres et partenaires concernés, afin d'obtenir leur libération, a expliqué le bureau du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, dans un communiqué. Nous renouvelons l'appel du Secrétaire général à leur libération immédiate et inconditionnelle.»
Les Houthistes mènent une répression de longue date contre l'ONU et les autres personnes travaillant dans les zones rebelles du Yémen. Les rebelles ont affirmé, sans preuve, que le personnel de l'ONU et les employés d'autres organisations et ambassades détenus étaient des espions, ce que l'ONU a démenti.
Les arrestations de dimanche sont intervenues au lendemain d'un raid des Houthistes contre un autre bâtiment de l'ONU à Sanaa, mais tout le personnel présent était sain et sauf. Parmi les personnes arrêtées dimanche figuraient cinq Yéménites et 15 membres du personnel international.
Les rebelles ont libéré 11 autres membres du personnel de l'ONU après les avoir interrogés. Un responsable de l'ONU, s'exprimant sous couvert d'anonymat pour commenter le raid, a déclaré cette fin de semaine que les rebelles avaient confisqué tout le matériel de communication du centre, notamment les téléphones, les serveurs et les ordinateurs.
Ce responsable a précisé que les personnes arrêtées appartenaient à plusieurs agences de l'ONU, dont le Programme alimentaire mondial (PAM), l'UNICEF et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH). Les rebelles ont également attaqué les bureaux de l'ONU à Sanaa le 31 août et arrêté 19 employés, selon l'ONU. Ils ont ensuite libéré le directeur adjoint du bureau de l'UNICEF dans le pays.