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«Je ne sais pas ce qu’est leur plan.»
Les propriétaires de la pizzéria NO. 900 située au Théâtre Outremont dans l'arrondissement du même nom depuis 2014 craignent d'être jetés à la rue par la Ville de Montréal.
Selon les dires d'Alexandre Brunet, fondateur et président de NO. 900, les propriétaires du resto de la rue Bernard auraient été convoqués en avril dernier afin de discuter des conséquences de la rénovation prochaine du Théâtre Outremont, propriété de Montréal et gérée par la Corporation du Théâtre Outremont.
Les propriétaires de la pizzéria auraient alors été avisés que le restaurant serait obligé de fermer ses portes pendant les travaux de rénovation, et ce, pour une question d'assurance.
«Cette partie-là, je la comprends», a fait savoir Alexandre Brunet à Noovo Info. «On envisageait de faire des travaux pendant cette période.»
M. Brunet affirme toutefois que c'est aussi lors de cette rencontre que des gens de la Ville de Montréal auraient évoqué la possibilité que la Pizzéria No.900 ne retrouve pas ses locaux après les rénovations.
«Ce que je sais, parce que c’est ce qu’on m’a dit, c’est que c'est "la culture" qui ne veut pas qu’on revienne à la suite des rénovations», a partagé Alexandre Brunet.
M. Brunet est inquiet. Si la Ville de Montréal choisit de mettre la pizzéria NO. 900 dehors des locaux du Théâtre Outremont, il y aura des pertes d'emplois. Le restaurant embauche une vingtaine de personnes lors de la saison froide et une trentaine au total pendant la belle saison.
«Ces gens-là vont perdre leur emploi si la Ville de Montréal nous demande de partir.»
Alexandre Brunet va plus loin. Quitter le Théâtre Outremont signifie aussi une faillite pour la pizzéria NO. 900 de la rue Bernard.
«Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a des nouveaux propriétaires depuis l'hiver passé, dont je fais partie», a expliqué Alexandre Brunet à Noovo Info.. «Les nouveaux propriétaires ont payé le restaurant, et là, les nouveaux investisseurs, m'incluant, vont devoir faire faillite»
En ce qui concerne l'avenir, Alexandre Brunet a affirmé qu'un plan B pour la pizzéria NO. 900 d'Outremont n'est pas si simple à mettre en place.
«Même si je décidais d’ouvrir en face, ce qui pourrait être une possibilité, l’entité qui est dans le théâtre va devoir faire faillite pareil parce que tous les biens qui ont une forme de valeur je ne peux pas les prendre et les amener en face», a-t-il dit.
L'équipe de la pizzéria NO. 900 de la rue Bernard s'explique mal les intentions de la Ville de Montréal alors que le restaurant fonctionne très bien, que la clientèle est au rendez-vous et qu'il ne semble pas y avoir de problèmes avec le voisinage, bien au contraire.
M. Brunet doute par ailleurs que la décision en soit une économique. «On paie notre loyer et le prix du pied carré qu'on paie, ce n'est pas de la charité, c'est le prix moyen du secteur», a-t-il partagé à Noovo Info.
«Je ne sais pas ce qu’est leur plan. Une rumeur dit qu’ils veulent ouvrir un café géré par la Ville [de Montréal]», a souligné Alexandre Brunet.
En plus des inquiétudes provoquées par la situation avec la Ville de Montréal et leur local, la pizzéria NO. 900 doit aussi jongler avec la fermeture temporaire du restaurant alors qu'aucun client n'est accueilli depuis trois semaines en raison d'un dégât d'eau causé par des problèmes de tuyauterie au Théâtre Outremont. M. Brunet espère pouvoir rouvrir a la fin du mois d’octobre.
Interrogée sur la situation et les inquiétudes de la pizzéria NO. 900, la Ville de Montréal a confirmé par courriel à Noovo Info que «des travaux majeurs sont nécessaires au Théâtre Outremont» et qu’il est prévu que les travaux s’amorcent en 2027, pour une durée minimale de 15 mois.
Il est question de faire des travaux, entre autres, au niveau de la toiture, des murs extérieurs, des fenêtres, des espaces intérieurs, de la salle de spectacle et de son acoustique, des systèmes électromécaniques, de la plomberie et de la protection incendie.
La Ville de Montréal affirme toutefois ne pas souhaiter mettre fin au bail de la pizzéria NO. 900.
«Notre objectif n’est pas d’expulser de manière permanente le commerce. D’ailleurs le Service de la stratégie immobilière a offert à Pizzeria 900 de prolonger leur bail jusqu'au début des travaux, pour leur laisser davantage de temps pour se trouver un nouveau local», a écrit Ericka Alneus responsable de la culture et de la gastronomie pour le comité exécutif de la Ville de Montréal.
«Nous évaluons de manière proactive des options afin de répondre aux besoins des occupants du bâtiment. Le dialogue entre la Ville et la pizzéria NO.900 se poursuit», a-t-on conclu.